Logement - Une crise globale

Un rapport des Nations-Unies sur l’habitat publié au début d’Octobre 2003, nous présente un compte-rendu dévastateur des conditions de logement dans la société capitaliste d’aujourd’hui, et nous prédit des perspectives encore plus désastreuses pour les années à venir. “La situation quant à la pauvreté globale se déplace vers les villes”, admettent les auteurs de la publication officielle des Nation-Unies. Le tableau est évidemment des plus moroses. Un bon 40% des logements dans la superficie urbaine de la planète peuvent être considérés comme des taudis. De plus, 32% des résidents urbains vivent dans des bidonvilles. Les bidonvilles se définissent comme des villes où les maisons sont construites avec des matériaux très friables, et où il y a peu, sinon pas du tout, d’électricité, d’eau acheminé, ou de services de santé disponibles.

Des “townships” d’Afrique du Sud, aux “favelas” du Brésil, et de plus en plus dans nos soi-disant pays capitalistes avancés, le nombre de gens vivant dans ces conditions est stupéfiant. En Asie, 550 millions de personnes vivent leurs vies dans des taudis infectés par la maladie, pendant qu’environ 187 millions en Afrique et 128 millions d’autres personnes en Amérique du Sud, font de même. De plus, il ne faut pas oublier les 54 millions de personnes vivant dans les déchets du “monde développé”. Tout nous indique qu’un bon milliard de gens "survivent" ainsi dans ces conditions. Aucune solution réelle n’est offerte par quelque gouvernement que ce soit. La publication s’attend à ce que d’ici trente ans, le nombre atteindra deux milliards, soit le double, et Anna Tibaijuka, la directrice générale de Habitat-ONU, prévoit que d’ici 2050, ce chiffre atteindra les 3.5 milliards!

Voilà donc les perspectives qu’offrent le capital international à un immense pourcentage des prolétaires du monde: guère plus que de la survie dans des conditions étroites, sombres, humides, et malsaines. Aucune foi ne devrait être accordée à l’État pour résoudre ces problèmes, et aucune illusion entretenue quant à l’efficacité des maigres quelques milliers de petit-bourgeois d’ONG ou de volontaires charitables pour changer le cours des choses. L’incroyable profondeur du problème exclut tout espoir de réforme et expose l’hypocrisie des minables programmes "réalistes" locaux qui ne font que réconforter les privilégiés tout en abandonnant les masses. Comme Friedrich Engels l’écrivit il y a 130 ans: “Ce n’est pas que la solution à la question du logement résout simultanément la question sociale, mais que la solution de la question sociale - l’abolition du mode de production capitaliste - rend la solution de la question du logement possible”.

V.