Est-ce que les États-Unis attaqueront l'Iran? Deux visages de la barbarie capitaliste

Nous publions ci-dessous un texte que la Communist Workers Organisation, le groupe britannique affilié au Bureau International pour le Parti Révolutionnaire, a publié avant les élections en Iran. C'est un sujet de la plus grande actualité. Il est à noter que l'auteur a prédit correctement la victoire "surprise>

L’article de Seymour Hersh "La guerre qui vient" (The New Yorker, 17 janvier 2005) déclarant que les États-Unis planifiaient d’attaquer l’Iran n’a pas été démenti. Le fait que les États-Unis ont déjà conduit des missions secrètes en Iran n’a pas été démenti non plus. Le Département d’État américain dirigé par Condoleeza Rice a plutôt intensifié la propagande contre le programme nucléaire iranien. Bush a aussi déclaré que "la guerre contre le terrorisme" est maintenant "une guerre contre la tyrannie". L’Iran a été identifié comme "un des avant-postes de la tyrannie dans le monde".

Avec la mort d’Arafat, l’Iran est devenu la source unique de l’opposition à Israël au Proche-Orient. Et la voix d’Israël n’est pas restée silencieuse. Le chef des renseignements militaires, le général Aharon Zeevi a affirmé que l’Iran produira de l’uranium enrichi au plus tard cet été et qu’ainsi il pourra construire une bombe nucléaire en 2008. Le fait qu’Israël et le Pakistan ont déjà une telle bombe est commodément oublié, mais enfin, leurs régimes sont soutenus par Washington.

Le pétrole et le dollar

Et l’Iran bien sûr, est un producteur majeur de pétrole, produisant présentement environ 4 millions de barils par jour avec des réserves de 90 milliards de barils. Ces réserves représentent seulement 20% de moins que celles de l’Irak et en font une source très importante de pétrole pour l’avenir. C’est aussi géographiquement, une pièce maîtresse dans le casse-tête des États situés entre la Mer Rouge et la Mer Caspienne. Avec un gouvernement iranien contrôlé par les États-Unis, le pétrole du bassin de la Mer Caspienne pourrait être écoulé vers le Golfe via l’Iran.

Les raisons derrière les intentions belliqueuses américaines restent donc les mêmes que celles qui ont mené aux attaques contre l’Afghanistan et l’Irak. C’est le contrôle des réserves mondiales de pétroles pour qu’ils puissent ainsi obtenir les recettes d’une ressource en grande partie transigée en dollars. Les dollars qui circuleront vers les États-Unis (500 milliards de dollars par année) aideront à combler le déficit budgétaire et commercial continu, permettant à la Fédéral Reserve d’imprimer des dollars bien au-delà du niveau soutenu par les marchandises produites dans l’économie réelle. Au bout du compte, l’impérialisme américain repose sur la force militaire. Aujourd’hui, il y a environ 100 pays à travers le monde qui ont une présence militaire américaine et de nouvelles bases sont en train de construire dans les Balkans, dans le Caucase et en Irak.

Aucun appui pour les mollahs

Nous ne verserions aucune larme si l’issue d’un conflit était simplement le renversement des ayatollahs et de leur régime corrompu et réactionnaire. Mais, comme nous l’avons vu en Irak, ce ne seront pas les mollahs dans leurs riches maisons du Nord de Téhéran qui souffriront, mais les masses iraniennes qui en ont déjà plein le dos. C’est le régime qui a mis au point la version moderne de l’Islam politique et qui utilise la religion en tant qu’instrument pour duper et contrôler la classe ouvrière. Il prétend qu’il y a un système économique islamique qui n’est ni le capitalisme ni le socialisme. Mais, tandis qu’ils prêchent des sermons sur la fraternité musulmane, les mollahs et la classe capitaliste islamique exploitent les travailleurs iraniens par le travail salarié. Cette exploitation est aussi sauvage que partout ailleurs dans le monde. Aujourd’hui les prolétaires iraniens (frères dans l’Islam) doivent travailler 16 heures par jour pour arriver à payer le coût d’un appartement! Les mollahs et les capitalistes iraniens vivent dans le luxe de la même manière que le Shah. Même si nous détestons le régime islamique, c’est la classe ouvrière qui doit le renverser. Les États-Unis détestent la classe ouvrière iranienne autant que les mollahs. Comme nous l’avons vu en Irak, ce seront les travailleurs qui subiront la plus grosse partie de la boucherie américaine. Les quelques 100 000 civils irakiens morts sont une preuve suffisante de ce que signifiera une guerre contre tout pays attaqué par les États-Unis.

L’espoir futile que nous dénoncions il y a neuf ans, à l’effet que le régime réformiste de Khatami réaliserait autre chose que l’accroissement du chômage et des attaques contre le niveau de vie des travailleurs a été depuis longtemps dissipé. En juin, il y aura des élections qui se tiendront dans l’apathie générale de la population, (seulement 50% ont voté la dernière fois) et la menace américaine conduira probablement à la victoire d’un soi-disant "conservateur". Toute la corruption, l’oppression mesquine des femmes par les Pasdaran, l’oppression plus généralisée de tout le monde par la police secrète et le mauvais état de l’économie seront relégués en deuxième place derrière le nationalisme sur lequel jouera le régime. Les mollahs sont donc tout à fait heureux des menaces d’attaque américaine. Elles ne sont pas la seule raison pour que des personnes votent pour eux encore une fois, mais les menaces leur permettront aussi de faire de la propagande et d’accuser les prolétaires qui iront en grève d’être des éléments "antipatriotiques".

Soyons clairs:

  • Les révolutionnaires et les travailleurs ne choisissent pas entre des régimes impérialistes.
  • Nous n’appuyons aucune faction de la classe dirigeante.
  • Nous n’appuyons pas l’opposition en Irak ou les mollahs en Iran simplement parce qu’ils sont les ennemis des États-Unis.
  • Notre opposition est internationaliste et fondée sur le besoin pour les travailleurs et les travailleuses de s’unir partout dans le but de lutter pour leurs propres intérêts.

Les jeux impérialistes continuent

Pendant ce temps les jeux impérialistes continuent. Il y a des raisons pour lesquelles les États-Unis ne sont peut-êtr_ (Nous publions ci-dessous un texte que la Communist Workers Organisation, le groupe britannique affilié au Bureau International pour le Parti Révolutionnaire, a publié avant les élections en Iran. C’est un sujet de la plus grande actualité. Il est à noter que l’auteur a prédit correctement la victoire "surprise" du candidat conservateur*.*)
L’article de Seymour Hersh "La guerre qui vient" (The New Yorker, 17 janvier 2005) déclarant que les États-Unis planifiaient d’attaquer l’Iran n’a pas été démenti. Le fait que les États-Unis ont déjà conduit des missions secrètes en Iran n’a pas été démenti non plus. Le Département d’État américain dirigé par Condoleeza Rice a plutôt intensifié la propagande contre le programme nucléaire iranien. Bush a aussi déclaré que "la guerre contre le terrorisme" est maintenant "une guerre contre la tyrannie". L’Iran a été identifié comme "un des avant-postes de la tyrannie dans le monde".

Avec la mort d’Arafat, l’Iran est devenu la source unique de l’opposition à Israël au Proche-Orient. Et la voix d’Israël n’est pas restée silencieuse. Le chef des renseignements militaires, le général Aharon Zeevi a affirmé que l’Iran produira de l’uranium enrichi au plus tard cet été et qu’ainsi il pourra construire une bombe nucléaire en 2008. Le fait qu’Israël et le Pakistan ont déjà une telle bombe est commodément oublié, mais enfin, leurs régimes sont soutenus par Washington.

Le pétrole et le dollar

Et l’Iran bien sûr, est un producteur majeur de pétrole, produisant présentement environ 4 millions de barils par jour avec des réserves de 90 milliards de barils. Ces réserves représentent seulement 20% de moins que celles de l’Irak et en font une source très importante de pétrole pour l’avenir. C’est aussi géographiquement, une pièce maîtresse dans le casse-tête des États situés entre la Mer Rouge et la Mer Caspienne. Avec un gouvernement iranien contrôlé par les États-Unis, le pétrole du bassin de la Mer Caspienne pourrait être écoulé vers le Golfe via l’Iran.

Les raisons derrière les intentions belliqueuses américaines restent donc les mêmes que celles qui ont mené aux attaques contre l’Afghanistan et l’Irak. C’est le contrôle des réserves mondiales de pétroles pour qu’ils puissent ainsi obtenir les recettes d’une ressource en grande partie transigée en dollars. Les dollars qui circuleront vers les États-Unis (500 milliards de dollars par année) aideront à combler le déficit budgétaire et commercial continu, permettant à la Fédéral Reserve d’imprimer des dollars bien au-delà du niveau soutenu par les marchandises produites dans l’économie réelle. Au bout du compte, l’impérialisme américain repose sur la force militaire. Aujourd’hui, il y a environ 100 pays à travers le monde qui ont une présence militaire américaine et de nouvelles bases sont en train de construire dans les Balkans, dans le Caucase et en Irak.

Aucun appui pour les mollahs

Nous ne verserions aucune larme si l’issue d’un conflit était simplement le renversement des ayatollahs et de leur régime corrompu et réactionnaire. Mais, comme nous l’avons vu en Irak, ce ne seront pas les mollahs dans leurs riches maisons du Nord de Téhéran qui souffriront, mais les masses iraniennes qui en ont déjà plein le dos. C’est le régime qui a mis au point la version moderne de l’Islam politique et qui utilise la religion en tant qu’instrument pour duper et contrôler la classe ouvrière. Il prétend qu’il y a un système économique islamique qui n’est ni le capitalisme ni le socialisme. Mais, tandis qu’ils prêchent des sermons sur la fraternité musulmane, les mollahs et la classe capitaliste islamique exploitent les travailleurs iraniens par le travail salarié. Cette exploitation est aussi sauvage que partout ailleurs dans le monde. Aujourd’hui les prolétaires iraniens (frères dans l’Islam) doivent travailler 16 heures par jour pour arriver à payer le coût d’un appartement! Les mollahs et les capitalistes iraniens vivent dans le luxe de la même manière que le Shah. Même si nous détestons le régime islamique, c’est la classe ouvrière qui doit le renverser. Les États-Unis détestent la classe ouvrière iranienne autant que les mollahs. Comme nous l’avons vu en Irak, ce seront les travailleurs qui subiront la plus grosse partie de la boucherie américaine. Les quelques 100 000 civils irakiens morts sont une preuve suffisante de ce que signifiera une guerre contre tout pays attaqué par les États-Unis.

L’espoir futile que nous dénoncions il y a neuf ans, à l’effet que le régime réformiste de Khatami réaliserait autre chose que l’accroissement du chômage et des attaques contre le niveau de vie des travailleurs a été depuis longtemps dissipé. En juin, il y aura des élections qui se tiendront dans l’apathie générale de la population, (seulement 50% ont voté la dernière fois) et la menace américaine conduira probablement à la victoire d’un soi-disant "conservateur". Toute la corruption, l’oppression mesquine des femmes par les Pasdaran, l’oppression plus généralisée de tout le monde par la police secrète et le mauvais état de l’économie seront relégués en deuxième place derrière le nationalisme sur lequel jouera le régime. Les mollahs sont donc tout à fait heureux des menaces d’attaque américaine. Elles ne sont pas la seule raison pour que des personnes votent pour eux encore une fois, mais les menaces leur permettront aussi de faire de la propagande et d’accuser les prolétaires qui iront en grève d’être des éléments "antipatriotiques".

Soyons clairs:

  • Les révolutionnaires et les travailleurs ne choisissent pas entre des régimes impérialistes.
  • Nous n’appuyons aucune faction de la classe dirigeante.
  • Nous n’appuyons pas l’opposition en Irak ou les mollahs en Iran simplement parce qu’ils sont les ennemis des États-Unis.
  • Notre opposition est internationaliste et fondée sur le besoin pour les travailleurs et les travailleuses de s’unir partout dans le but de lutter pour leurs propres intérêts.

Les jeux impérialistes continuent

Pendant ce temps les jeux impérialistes continuent. Il y a des raisons pour lesquelles les États-Unis ne sont peut-être pas pressés d’exécuter leurs menaces. Les États-Unis sont déjà militairement déployé à leur limite et l’Iran est un immense pays de 70 millions d’habitants. Il dispose aussi de défenses aériennes plus sophistiquées que ses voisins avec un système de missile construit par les Russes et capable de frapper des terrains d’aviations dans toute la région. De plus, les États-Unis sont encore obligés de maintenir l’ordre en Irak et en Afghanistan, des années après que les guerres qui y furent menées se soient prétendument terminées. Une attaque contre l’Iran serait un risque dramatique mais elle ne peut être exclue.

Le capitalisme mondial fait face à une crise marquée par la chute des taux de profit et la dette et elle ne peut perdurer éternellement. Cette crise encourage de dangereuses rivalités alors que les États-Unis se retournent contre d’anciens alliés ainsi que de nouveaux ennemis. Les arguments américains contre l’Iran sont même plus usés que ceux utilisés contre l’Irak. L’enrichissement d’uranium par l’Iran, qui est le prétexte actuel pour le changement de régime en Iran, est en réalité son droit légitime et ne viole aucun traité.

Les préparatifs agressifs que les États-Unis entreprennent maintenant, indiquent à quel point les États-Unis sont maintenant préparés à faire peu de cas du soi-disant droit international. Une attaque américaine contre l’Iran serait un revers pour l’UE et un désastre pour la Grande-Bretagne. Les ambassadeurs français, allemand et britannique ont fait la navette entre les capitales européennes et Téhéran pour tenter de convaincre les Iraniens d’éviter de provoquer les États-Unis en abandonnant l’uranium enrichi. Le motif est la détermination des Européens de garantir leurs propres réserves de pétrole et leurs contrats pétroliers avec Téhéran et d’empêcher les États-Unis de les annuler par la force, comme c’est arrivé en Irak. Le ministre des Affaires Étrangères britannique a même dit, peut-être prématurément, que la Grande-Bretagne n’appuierait pas une invasion de l’Iran. Le Japon et la Chine seraient eux aussi des perdants importants si les États-Unis renversaient le régime de Téhéran et déchiraient les contrats pétroliers existants. Les enjeux sont si élevés et le lobby militaire si puissant dans la classe dirigeante américaine actuelle qu’une autre catastrophe est possible à moins que les travailleurs et les travailleuses dans les pays capitalistes avancés puissent paralyser et étrangler le monstre de l’impérialisme avant qu’il ne soit capable de frapper encore...

Jock e pas pressés d’exécuter leurs menaces. Les États-Unis sont déjà militairement déployé à leur limite et l’Iran est un immense pays de 70 millions d’habitants. Il dispose aussi de défenses aériennes plus sophistiquées que ses voisins avec un système de missile construit par les Russes et capable de frapper des terrains d’aviations dans toute la région. De plus, les États-Unis sont encore obligés de maintenir l’ordre en Irak et en Afghanistan, des années après que les guerres qui y furent menées se soient prétendument terminées. Une attaque contre l’Iran serait un risque dramatique mais elle ne peut être exclue.

Le capitalisme mondial fait face à une crise marquée par la chute des taux de profit et la dette et elle ne peut perdurer éternellement. Cette crise encourage de dangereuses rivalités alors que les États-Unis se retournent contre d’anciens alliés ainsi que de nouveaux ennemis. Les arguments américains contre l’Iran sont même plus usés que ceux utilisés contre l’Irak. L’enrichissement d’uranium par l’Iran, qui est le prétexte actuel pour le changement de régime en Iran, est en réalité son droit légitime et ne viole aucun traité.

Les préparatifs agressifs que les États-Unis entreprennent maintenant, indiquent à quel point les États-Unis sont maintenant préparés à faire peu de cas du soi-disant droit international. Une attaque américaine contre l’Iran serait un revers pour l’UE et un désastre pour la Grande-Bretagne. Les ambassadeurs français, allemand et britannique ont fait la navette entre les capitales européennes et Téhéran pour tenter de convaincre les Iraniens d’éviter de provoquer les États-Unis en abandonnant l’uranium enrichi. Le motif est la détermination des Européens de garantir leurs propres réserves de pétrole et leurs contrats pétroliers avec Téhéran et d’empêcher les États-Unis de les annuler par la force, comme c’est arrivé en Irak. Le ministre des Affaires Étrangères britannique a même dit, peut-être prématurément, que la Grande-Bretagne n’appuierait pas une invasion de l’Iran. Le Japon et la Chine seraient eux aussi des perdants importants si les États-Unis renversaient le régime de Téhéran et déchiraient les contrats pétroliers existants. Les enjeux sont si élevés et le lobby militaire si puissant dans la classe dirigeante américaine actuelle qu’une autre catastrophe est possible à moins que les travailleurs et les travailleuses dans les pays capitalistes avancés puissent paralyser et étrangler le monstre de l’impérialisme avant qu’il ne soit capable de frapper encore...

Jock