Contre Israël et la Palestine - Pour la lutte des classes

Il n'y a pas d'image plus forte représentant l'essence du nationalisme que celle du défilé sans fin de cercueils couverts de drapeaux palestiniens. Le nationalisme est un poison dans les veines de la classe ouvrière. Israël est l'endroit où c'est le plus évident aujourd'hui. La classe ouvrière y vit divisée et impuissante, déchirée entre deux camps bourgeois et hostiles. Même si le camp israélien bénéficie de l'appui de toute la force de l'impérialisme US, cela n'en fait pas moins que le camp de l'islamisme et du nationalisme palestinien est aussi un ennemi. Le chauvinisme national et la religion ont été habilement utilisés par la bourgeoisie pour détruire les éléments les plus rudimentaires de conscience de classe et d'internationalisme parmi les travailleurs et les travailleuses.

Le projet de libération nationale, le prétendu 'droit des nations à l'autodétermination' est un projet de la bourgeoisie rendu caduque au moment où la phase impérialiste du capitalisme commença. Aujourd'hui la capacité d'une bourgeoisie nationale de réaliser son projet de libération nationale dépend entièrement de sa capacité de mobiliser du soutien et du capital de la part d'une puissance impérialiste majeure. Cela fut précisément démontrée dans les luttes qui menèrent à la création même de l'État d'Israël, lorsque les deux parties de ce conflit bourgeois cherchèrent fébrilement l'appui de n'importe quelle puissance prête à les écouter. Autant le muphti de Jérusalem, al-Hajj Amin al-Husayni et le Haganah sollicitèrent l'aide de l'Italie fasciste et de l'Allemagne; sans oublier les actions de l'Irgoun contre l'impérialisme britannique, pour le compte des puissances impérialistes de l'Axe. Ce que le gouverneur militaire britannique de Jérusalem, Sir Ronald Storrs qualifiait de 'loyal petit Ulster juif' l'a toujours été exactement. Aujourd'hui, le loyal Ulster juif de Washington est en proie avec un conflit bien pire que tout ce qu'on a pu voir en Irlande du Nord.

Le projet bourgeois de libération nationale ne réussit que dans la mesure où il arrive à mobiliser le prolétariat. Marx et Engels ne soutenaient l'autodétermination nationale que dans la mesure où elle balayerait les classes précapitalistes et créerait un prolétariat moderne capable de vaincre la classe capitaliste. Lénine et les bolcheviques la soutenait comme un moyen de gagner du temps pour le jeune État soviétique jusqu'à ce que la révolution mondiale brise l'isolement du prolétariat russe. Cette tactique échoua avec la défaite de la vague révolutionnaire et fut érigée en dogme par les contrerévolutionnaires qui prirent le pouvoir sous la bannière du 'socialisme'. De tels dogmes et principes éternels sont la codification des faillites et des défaites souffertes par les prolétaires et leurs partis. La libération nationale ne sert plus maintenant que comme levier pour l'expansion de l'influence d'une puissance impérialiste au détriment d'une autre. Aucune nation aujourd'hui ne peut se libérer de l'emprise de l'impérialisme comme le démontre d'ailleurs clairement la triste histoire de ces mouvements.

Certaines forces de l'appareil de gauche du capitalisme, celles qui posent en révolutionnaires (maoïstes, staliniens, trotskiste et anarchistes officiels), soutiennent les projets de libération nationale de la bourgeoisie comme une façon de paraître militantes et opposées à l'exploitation et l'oppression. Elles ne peuvent soutenir un mouvement de libération nationale sans violer le droit de l'autre nation à 'l'autodétermination'. Cela force la gauche capitaliste à faire des contorsions idéologiques pour justifier leurs solutions opportunistes et bourgeoises. Les contre-révolutionnaires les plus transparents prétendent que tous les mouvements de libération nationale constituent une pré-condition à la révolution mondiale. Les plus habiles se donnent l'apparence d'être critiques des mouvements individuels comme tels mais offrent leur 'soutien critique' ou déclarent qu'un nouveau type de mouvement de libération nationale indépendant de l'impérialisme devrait être crée pour atteindre une 'véritable' autodétermination nationale. En Israël, deux entités nationalistes rivales se livrent une lutte à la mort et aucune des deux fractions de la bourgeoisie n'a rien d'autre à offrir aux prolétaires que des sacrifices et des bains de sang.

Historiquement, il n'y a jamais eu de peuple palestinien mais simplement des arabes vivant sur ce qui fut naguère une pièce de territoire sous mandat britannique. En tant qu'idéologie nationaliste, sa croissance fut plus lente et économiquement plus faible que le nationalisme qui donna naissance à l'État d'Israël moderne. Le muphti de Jérusalem, en tant que représentant des dirigeants arabes en Palestine, échoua dans son lobby pour obtenir un État arabe puisque l'impérialisme allemand craignait que ça ne trouble l'emprise du mandat de ses alliés français de Vichy sur ce qui est maintenant le Liban et la Syrie. Les sionistes réussirent à réunir le soutien de toutes les puissances impérialistes prêtes à leur donner assistance, peu importe que cette assistance vienne des pouvoirs de l'Axe, de l'URSS de Staline, de l'Angleterre de Churchill ou des USA de Roosevelt. Sans capital suffisant et l'appui des plus puissantes entités impérialistes, la bourgeoisie palestinienne forma une classe dirigeante sans pays. Parce que la bourgeoisie israélienne avait le capital et le soutien de l'impérialisme US, elle fut capable d'inventer un pays et réclamer un morceau de l'ancien Empire ottoman. La 'solution finale' du capitalisme mondial à la question juive fut d'abord de propager parmi eux leur propre nationalisme et finalement de leur donner leur propre nation. Ce nationalisme était le parfait antidote aux contagions anticapitalistes de l'internationalisme et de la conscience de classe autonome. Pour l'impérialisme britannique, Israël représentait un 'Ulster' juif au c

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