La science et les limites que lui impose le capitalisme

Le capital impose à la science la tâche de transformer la production capitaliste. Sans ce carcan, la science serait capable de poursuivre le développement de technologies socialement nécessaires. Comparez le plan "Son of Star Wars" de Défense contre les missiles nucléaires et les propositions sur les générateurs d’énergie solaire dans l’espace, la classe capitaliste choisirait de développer davantage sa technologie destructrice militaire. Alors qu’elle a le choix entre le développement de technologies énergétiques propres et forer pour du pétrole dans le Artic Wildlife Refuge en Alaska, la bourgeoisie choisit le pétrole. Libérée de l’élan cannibale de tout détruire pour la transformation en richesse, la science pourrait être mise à profit pour corriger les dégâts causés par la barbarie capitaliste. L’abîme entre ce qui est possible sous le capitalisme et ce qui nous est atteignable s’accroît constamment. S’il y a un argument vraiment irrésistible en faveur du renversement de la classe dominante c’est bien celle de l’émancipation de l’effort humain qui ne peut se réaliser que dans un monde débarrassé du capitalisme.

Récemment, des scientifiques ont développé un riz modifié destiné à contenir de la bêta-carotène. Les chercheurs affirment que cela préviendra la cécité causée par la carence de cette substance nutritive-clé dans le régime des pauvres de la planète. La plupart de ces personnes vivent presque uniquement d’aliments de base comme le riz pour l’essentiel de leurs besoins alimentaires. Une fois encore, les problèmes de malnutrition et de famine sous le capitalisme ne sont pas abordés pour être résolus mais plutôt pour s’y adapter et plus important encore, pour en profiter.

L’irrigation excessive a amené les terres arables utilisées par l’industrie agricole capitaliste à devenir plus salées et donc moins fertiles, puisque l’eau tend avec le temps à y laisser de légers dépôts de minéraux dissous. Le sel dans le sol menace l’agroalimentaire dans des régions comme la Californie qui utilise beaucoup d’irrigation. Est-ce que les capitalistes pensent ne serait-ce qu’un instant que leurs méthodes agricoles doivent être changées pour éviter ce problème? Non. Leurs scientifiques se mettent au travail pour développer des tomates pouvant poussées en terres salées. Ainsi la science ne sert qu’à résoudre des problèmes crées par l’agroalimentaire capitaliste. Plutôt que de se pencher sur des meilleures méthodes de culture, des scientifiques de l’Université de Toronto et de l’University of California-Davis ont travaillé à génétiquement modifier des tomates capables de pousser en terre salée. En réalité, une bonne partie de la Californie devrait être aride ou semi-aride. Dans le cadre de l’agroalimentaire capitaliste elle est irriguée et transformée en source d’une grande quantité de production agricole. Le capitalisme n’a pas à penser aux conséquences. En agriculture, plutôt que de développer des bio-pesticides, elle contraint la science à développer plus de pesticides chimiques ce qui veut équivaut à déclarer une guerre chimique contre l’environnement.

En médecine, la décision solomonesque prise en août par le Président Bush de sévèrement limiter la recherche sur les cellules souches prélevées sur des embryons aura pour effet de presque éliminer cette recherche aux États-Unis. Sous le capitalisme, c’est l’État qui mobilise le financement nécessaire pour la masse des avancées scientifiques; pas le capital du secteur privé. Comme nos camarades l’ont écrit dans Internationalist Communist # 19, 95% des dépenses sur le développement de nouvelles technologies aux USA proviennent du Département de la défense, du Département de l’énergie et de la NASA. Plus incroyable encore, jusqu’à la moitié des années des années 80, le gouvernement américain finançait directement ou indirectement jusqu’à 2/3 de toute la recherche scientifique au pays. L’austérité et les coupures budgétaires ont réduit une partie de ce financement aux universités mais il reste d’une importance clé dans la masse de la recherche scientifique aux États-Unis aujourd’hui.

L’été dernier il y a eu une course d’automobiles à énergie solaire à travers le pays. Les autos solaires y ont maintenu une vitesse moyenne de 40 miles/heure. L’énergie solaire a plusieurs limites importantes. Elle requiert de larges surfaces dans le but de recueillir des quantités relativement peu élevées d’énergie. La radiation solaire perd de 25 à 50% de son énergie en franchissant l’atmosphère terrestre. La majorité de l’énergie solaire tombe sur des parties éloignées du globe. Les niveaux les plus élevés de radiation solaire tombent sur la région de la mer Rouge. De plus, les cycles quotidiens et saisonniers du soleil limitent aussi cette technologie. Une fois recueillie, l’énergie solaire doit être emmagasinée. Tout cela peut causer des coûts relativement élevés. Néanmoins, vu les coûts de la technologie militaire qui sera utiliser pour tuer ou qui se détériorera graduellement, elle représente un meilleur choix de dépense.

Sous le capitalisme, nous voyons la destruction du transport en commun. Une technologie potentielle telle la fusion à froid est écartée et ridiculisée après seulement un test préliminaire important alors que "Star Wars", la recherche sur la Nuclear Defense Research, critiquée par les scientifiques depuis ces débuts sous l’administration Reagan est maintenant ressuscitée par Bush.

Techniquement, l’humanité a les capacités de produire en fonction de ses besoins sans détruire la planète. De l’eau propre et de l’énergie propre ne sont pas des illusions sorties d’un roman de science-fiction. Cependant, sous le capitalisme, l’air propre, l’eau propre et l’énergie propre seront toujours une impossibilité. L’obstacle entre ce qui est possible et ce qui existe est la classe capitaliste, c’est un obstacle qui ne peut être surmonté que par le prolétariat.

ASm