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Accueil ›Émeutes en Nouvelle-Calédonie : Aujourd’hui plus aucun État ne peut acquérir son autonomie sans se retrouver dans un autre camp impérialiste. Seule la lutte du prolétariat peut permettre de se libérer de l'oppression capitaliste
Le 13 mai 2024, des émeutes éclatent en Nouvelle-Calédonie, principalement à Nouméa, la capitale située dans la province Sud. Des barrages routiers sont instaurés par les militants indépendantistes, des magasins sont pillés et divers édifices publics sont attaqués. Des affrontements ont lieu entre les populations originaires, les Kanaks, et la minorité européenne, les Caldoches, qui s'organisent en milices soutenues par l'État (1). Le 15 mai, l'État d'urgence est instauré, le réseau social Tiktok est bloqué et l'armée est envoyée pour sécuriser les ports et aéroports. Le 18, le gouvernement envoie plus de 600 gendarmes sur l'île pour réprimer la révolte et rétablir l'ordre bourgeois. Quatre Kanaks sont tués suite aux affrontements avec les forces de l'ordre ou les miliciens.
Ces affrontements font suite au vote du Sénat et de l'Assemblée nationale qui acte le « dégel » du corps électoral, qui permettrait aux citoyens français résidant en Nouvelle-Calédonie depuis plus de dix ans de voter aux élections provinciales, ce qui n'était pas le cas depuis les accords de Nouméa de 1998. Cette réforme constitutionnelle est largement décriée par les milieux indépendantistes, puisqu'elle réduirait encore davantage leur influence lors des élections par rapport à la population d'origine métropolitaine.
La domination coloniale française en Kanaky
Ces tensions s'inscrivent dans le cadre de la domination coloniale française en Nouvelle-Calédonie (2). Celle-ci est en effet colonisée par la France en 1853, sous Napoléon III, qui voulait créer une colonie pénitentiaire. Plusieurs bagnes sont installés dans la colonie, où seront notamment emprisonnés les communards déportés par le gouvernement Thiers après la Semaine sanglante. Il se développe dans le même temps une «colonie de peuplement », visant à perpétuer la présence d'une population européenne grandissante, qui asservit le peuple kanak et l'exproprie de ses terres. En 1866, 96% de la population était kanak, alors qu'ils n'étaient plus que 39% en 2014. Or, les intérêts entre les deux populations sont fondamentalement divergents : les territoires à prédominance kanak votent massivement pour l'indépendance lors des référendums d'autodétermination, à l'inverse des autres populations, notamment européennes, qui restent loyalistes (3). C'est dans ce contexte d'échec des référendums successifs sur l'indépendance, alors que le territoire est dirigé localement par les indépendantistes, que le vote sur le « dégel » a eu lieu, visant à priver les Kanaks du peu d'influence qu'il leur reste sur les questions politiques.
A ces clivages coloniaux s'articulent des clivages de classe : les Caldoches sont sur-représentés parmi les cadres et les chefs d'entreprise, tandis que les Kanaks sont sur-représentés parmi la petite paysannerie, les ouvriers, les précaires et les employés (4). Il s'agit donc clairement d'une révolte de jeunes prolétaires, largement exploités et dépossédés par la bourgeoisie blanche européenne. La société néo-calédonienne est caractérisée par une profonde inégalité entre ces différentes populations : « Le niveau de vie médian des Kanaks est deux fois plus faible que celui des non-Kanaks. Les Kanaks occupent également des professions moins bien payées et souffrent davantage du chômage » (5). Par ailleurs, d'après un rapport de l'INSEE datant de 2016, les Kanaks souffrent également de discriminations d'accès au logement par rapport aux populations caldoches.
Le jeu des puissances impérialistes, ou l'illusion de l'indépendance nationale dans un cadre bourgeois
Si l'on peut évidemment comprendre la révolte autonome de jeunes prolétaires kanaks contre leurs oppresseurs, la demande d'indépendance, dans un cadre bourgeois, se révèle être néanmoins une pure illusion. Ce mouvement de révolte se focalise essentiellement, pour l'heure, sur la question nationale, celle de l'autodétermination, et non sur les questions sociales, telles que la question de la terre et des inégalités, bien que le pillage de grands magasins du Groupe martiniquais Bernard Hayot témoigne de la conscience chez les jeunes révoltés de l'antagonisme existant entre les Kanaks et le capital (6). Mais sans remise en cause concrète du système capitaliste, l'indépendance bourgeoise ne pourrait conduire la Nouvelle-Calédonie qu'à devenir une semi-colonie d’autres puissances impérialistes.
Les rapprochements entre les puissances impérialistes et les territoires océaniens illustrent l'importance stratégique de la zone indo-pacifique en prévision des futurs conflits impérialistes. Cette zone est en effet le terrain d'affrontements entre la Chine d'un côté, et les États-Unis et ses alliés de l'autre, qui cherchent chacun à se rapprocher des états et territoires océaniens pour renforcer leur assise régionale contre leurs rivaux, comme l'explique le South China Morning Post (7). Cela passe par exemple par une politique intense de prêts à destination des petits états océaniens de la part de la Chine, pour renforcer son emprise économique (et donc politique) sur ces derniers (8).
Par ailleurs, ce territoire a également une importance géostratégique fondamentale pour les divers impérialismes concurrents qui s'affrontent en Océanie autour de la question du nickel. L'une des raisons de la colonisation française a été le pillage des ressources minières présentes sur le territoire, qui détient 20 à 30% des ressources mondiales en nickel. La France cherche aujourd'hui à perpétuer ce « pacte colonial » en garantissant à des industriels français l'exploitation du nickel (9) qui s'avère actuellement peu rentable du fait de sous investissements. Mais le nickel aiguise aussi l'appétit d'autres puissances impérialistes. C'est le cas, par exemple, de la Chine (10), qui cherche à s'approprier ces ressources stratégiques depuis plusieurs années en jouant à la baisse le prix du nickel, depuis plusieurs années, mais aussi de l'Azerbaïdjan (11), qui a participé à la création du Groupe d’initiative de Bakou en juillet 2023 pour soutenir les mouvements anti-coloniaux, et qui a signé en avril 2024 un accord de coopération avec le Congrès de la Nouvelle-Calédonie, représenté par une élue indépendantiste (12).
Cela confirme la position de Rosa Luxembourg sur la question nationale. En effet, celle-ci déclarait :
En cette ère d'impérialisme sans entraves, il ne peut plus y avoir de guerres nationales... Pour aucune nation opprimée, la liberté et l'indépendance ne peuvent éclore de la politique des États impérialistes et de la guerre impérialiste. Les petites nations, dont les classes dirigeantes sont des appendices et des accessoires de leurs camarades des grandes nations, ne sont que des pions dans le jeu impérialiste des grandes puissances
Rosa Luxembourg, Soit l'un soit l'autre, 1916, cité dans Rosa Luxemburg, Selected Writings, ed R. Looker, p.223
Lors du Congrès de Bakou en 1920, le rapporteur Mikhail Pavlovitch explique également que « dans le cadre du régime capitaliste, toute nouvelle puissance formée n'exprime pas les intérêts des masses laborieuses mais sert ceux de la bourgeoisie, et devient un nouveau moyen d'oppression, une nouvelle cause de guerre et de violences » (13). La bourgeoisie nationale préférera toujours s’accommoder des puissances impérialistes, se concilier avec elles, plutôt que d’accepter qu'une révolte prolétarienne autonome puisse avoir lieu sur son territoire. La réaction de la « gauche » indépendantiste face à ce mouvement insurrectionnel en témoigne.
La bourgeoisie nationale ne peut en aucun cas être l'alliée du prolétariat
La célèbre phrase de Marx, « l'émancipation de la classe ouvrière doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » (Statuts de l'AIT, 1864), se révèle, à nouveau, particulièrement juste dans ce contexte colonial. La bourgeoisie nationale ne peut pas émanciper la classe ouvrière kanak, puisqu'elle l'exploite directement et qu'elle cherche à trouver diverses formes de compromis et d'arrangements avec la bourgeoisie coloniale. Dès le 15 mai, la « gauche » du capital, représentée par le FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste), a dénoncé les « violences » et les « blocages », et a appelé à trouver un accord avec le gouvernement (14). Daniel Goa, qui est le principal dirigeant de l'Union Calédonienne, « a appelé la jeunesse à "rentrer chez elle" » (15), tandis que Pierre-Chanel Tutugoro a appelé à « éviter que la rue prenne le dessus » (16). De même, la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), à l'origine des mobilisations, a également dénoncé les « pillages » (17). Celle-ci est dirigée par Christian Tein, secrétaire général adjoint de l'Union Calédonienne, membre du FLNKS (18). Cette organisation, historiquement proche du Parti socialiste, a soutenu les candidatures de Ségolène Royal en 2007 et de François Hollande en 2012. Même l'aile la plus « radicale » de l'indépendantisme, représentée par le Parti travailliste, incarne parfaitement cette bourgeoisie nationale, puisque son ancien leader, Louis Kotra Uregei, était un influent homme d'affaires kanak (19). La bourgeoisie kanak, qui représente 9% de la population kanak selon les données de l'ISEE (cadres et chefs d'entreprise), veut en réalité continuer de négocier avec l'État français colonial (20), et bénéficier d'accords politiques et économiques avec d'autres pays impérialistes comme l’Azerbaïdjan ou la Chine pour se développer, en exploitant nationalement le nickel (21), c'est à dire défendre un capitalisme « national », respectueux du patronat dont le FLNKS se déclare solidaire dans son communiqué du 15 mai, qui continuerait d'exploiter les travailleurs.
Le prolétariat kanak ne peut compter sur aucune bourgeoisie. Celui-ci devra s'auto-organiser pour défendre l'expropriation de tous les capitalistes, et fraterniser avec les autres prolétaires et notamment les néo-calédoniens, océaniens et métropolitains afin de renverser l'ordre bourgeois et s'émanciper enfin de toute domination qui asservit les peuples. La liaison avec la lutte de classe du prolétariat métropolitain reste une nécessité pour abolir définitivement l'exploitation de l'homme par l'homme, et l'exploitation d'un peuple par un autre peuple, en détruisant les fondements économiques et politiques de l'État capitaliste.
Le prolétariat métropolitain ne doit aucunement rester indifférent face à ce mouvement. Comme l'explique Rosa Luxembourg :
Xav 27/05/2024L’indignation morale n’est certes pas en soi une arme contre l’économie criminelle du capitalisme, mais elle est, comme dit Engels, un véritable symptôme réel reflétant la contradiction entre la société régnante, les sentiments de justice et les intérêts des masses du peuple. La tache et le devoir de la social-démocratie consistent maintenant à exprimer avec autant de clarté que possible cette contradiction. Non seulement l’avant-garde organisée du prolétariat mais les couches les plus larges du peuple travailleur doivent se soulever dans un torrent de protestations contre le nouveau raid de la politique internationale capitaliste. Le seul moyen efficace pour lutter contre le crime de la guerre et de la politique coloniale, c’est la maturité intellectuelle et la volonté résolue de la classe des travailleurs qui, par une rébellion impliquant tous les exploités et les dominés changera la guerre mondiale infâme, conçue dans les intérêts du capital, en une paix mondiale et en une fraternisation socialiste des peuples.
Le Maroc, 14 août 1911
Source image : ouest-france.fr
Notes :
(1) Le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Louis Le Franc, déclare, en s'adressant aux milices caldoches : « Je leur dis de garder espoir et de ne pas commettre l’irréparable. Il s’agit d’éviter un embrasement général. Je comprends qu’on protège sa famille. C’est bien. Je comprends cela. Mais je leur dis de faire attention et de ne rien faire sans en aviser les forces de l’ordre. » lemonde.fr
(2) Les différentes informations contenues dans ce paragraphe viennent toutes de cet article: lhistoire.fr
(10) iris-france.org, 20minutes.fr et lemonde.fr
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