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Accueil ›Réponse des travailleurs à la guerre de classe des patrons
Les ouvriers n'ont pas à payer pour la guerre des capitalistes !
Pendant des décennies, les travailleurs ont payé la crise capitaliste par la baisse des salaires réels, l'austérité et la précarité de l'emploi. Aujourd'hui, partout dans le monde, la hausse des prix des produits de base déclenche bien sûr des grèves et des protestations. Au Royaume-Uni, les travailleurs de British Telecom (BT) se sont mis en grève pour la première fois depuis plus de trente ans. D'autres grèves de travailleurs du chemin de fer et du tram, des employés des aéroports et de compagnies aériennes, d'avocats, de chauffeurs de bus, de travailleurs du métro, de bagagistes, de postiers et d'éboueurs sont prévues ou déjà en cours. Des votes sont en préparation pour les enseignants, les médecins, les infirmières et les fonctionnaires, et même les avocats juniors. La classe ouvrière ne peut plus supporter ces attaques. Pour les travailleurs trentenaires, qui ont vécu plus d'une décennie d'austérité et de baisse des salaires réels, la crise inflationniste menace d'engloutir leurs économies déjà dérisoires. Beaucoup sont au point de rupture.
Les patrons le savent, mais ils se préparent à la prochaine étape de la guerre de classes. Leurs politiques ont créé l'inflation, mais si les travailleurs exigent des salaires pour faire face à ses coûts, ils deviennent les méchants. Nos dirigeants (tous partis confondus) imputent l'inflation uniquement à la guerre en Ukraine et nous disent qu'il est de notre devoir patriotique d'accepter des "sacrifices" pour "vaincre Poutine" (tout en accordant aux capitaines d'industrie et de la finance des augmentations de salaire de plusieurs millions de livres). Et ils préparent davantage de lois anti-grève. En bref, la guerre des classes a atteint un point critique. Notre force en tant que classe réside dans notre nombre, notre réponse doit devenir une lutte collective de toute la classe ouvrière.
Dans ce contexte, beaucoup se tournent naturellement vers leur syndicat pour trouver un leadership. Pourquoi paient-ils des cotisations syndicales s'ils n'obtiennent rien en retour ? Toutes les grèves et votes mentionnées ci-dessus sont organisées par les syndicats, et les grèves des chemins de fer de juin ont mis certains dirigeants syndicaux sur le devant de la scène médiatique. Pourtant, comme nous l'avons dit, la classe ouvrière dans son ensemble - salariés, chômeurs, cols blancs et d'autres catégories - est attaquée, or une lutte syndicale, par définition, est une lutte de corporation. Or, il est évident aujourd'hui, une variété d'actions industrielles simultanées ne construit pas un rapport de force sérieux à l'échelle de la classe. Une grève d'une journée par un groupe de syndicalistes ici, un débrayage d'une demi-journée d'un autre groupe là. Bien sûr, c'est le signe d'un mécontentement et du désir de "faire quelque chose". Mais la vérité est que, lorsqu'il s'agit de montrer aux patrons que leurs membres ne sont pas prêts à reculer et qu'ils se rassemblent pour une véritable lutte, quelques piquets de grève portant des dossards syndicaux réglementaires ne constituent pas une alarme significative pour les patrons. Le plus grave c'est que cela ne constitue encore moins un quelconque encouragement à la solidarité de plus larges couches de la classe ouvrière.
Mais pourquoi les syndicats sont-ils si mauvais dans ce qu'ils sont censés faire ? Nombreux à gauche diront que cela est dû, soit à un manque de leadership solide au sein des syndicats, soit à la nature répressives des lois syndicales introduites dans les années 1980, qui ont étouffé les syndicats. En réalité, cela est dû à la nature même des syndicats. Leur rôle au sein du capitalisme est de négocier la vente de la force de travail, et cette position de négociateur a été codifiée par la loi. En d'autres termes, ils font partie du problème, pas de la solution.
Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est d'une solidarité de classe réelle et pratique, basée sur notre situation commune dans la vie : la nécessité de travailler pour un salaire, ou bien de vivre de l'aumône du gouvernement. Malgré nos diverses expériences de vie, et sans tenir compte de nos identités personnelles, nous sommes unis par notre condition commune de classe exploitée. C'est le travail "supplémentaire" que nous faisons - l'effort non rémunéré fourni en plus de ce qui couvre nos salaires - qui crée le profit capitaliste. C'est ce système de profits qui est pourri jusqu'à la moelle. Nous devons nous en débarrasser avant que le capitalisme ne détruise complètement toute vie sur la planète.
Commençons
Pour nous libérer de nos conditions actuelles, nous devons nous organiser en dehors des syndicats et des règles imposées par le capitalisme. Nous devons nous organiser nous-mêmes pour exprimer nos intérêts et surmonter l'isolement et les divisions factices auxquelles nous sommes confrontés. Nous avons besoin d'une grève de masse et non de grèves sectorielles. Des grèves qui sont coordonnées par des comités de lutte ou de grève composés de délégués, élus lors d'assemblées de masse, et révocables à tout moment. Si les travailleurs prennent le contrôle de leur lutte, ils ont une chance de gagner à court terme, et surtout d'acquérir une expérience précieuse en matière d'organisation par eux-mêmes.
En fin de compte, nous devons dépasser nos objectifs de simple survie et prendre le contrôle de la production et de la distribution afin que les êtres humains puissent subvenir directement aux besoins de la société. L'expérience des comités de lutte et des assemblées de masse basés sur la démocratie directe de la classe ouvrière sera également la base de l'organisation sociale humaine dans le monde post-capitaliste. Mais, ne nous voilons pas la face, avant que ce monde puisse se réaliser, il faut commencer à travers les luttes d'aujourd'hui à prendre confiance en nous et en notre force, puis ensuite passer à une lutte politique pour renverser le capitalisme. En complément avec votre organisation dans les luttes, cela signifie l'aide d'une organisation politique, et puisque le capitalisme est mondial, cela signifie que nous devons créer une organisation révolutionnaire mondiale avec un programme clair à présenter aux travailleurs du monde entier. Ce programme, bien sûr, ne sera pas le produit d'une sorte de "groupe de réflexion" révolutionnaire. En fait, la base de ce programme existe déjà dans les leçons tirées de toute l'histoire de vos luttes ouvrières et dans la compréhension de l'impasse historique dans laquelle se trouve le capitalisme lui-même.
Conformément à cette approche, nous partageons une plate-forme commune avec la Tendance communiste internationaliste. Nous ne pouvons pas prétendre être le parti révolutionnaire mondial, mais c'est ce à quoi nous travaillons dans la confiance que, des luttes qui nous attendent sûrement, de nouveaux éléments politiques émergeront pour joindre leurs forces à ceux qui sont sur la voie politique révolutionnaire. Il n'y a jamais eu de meilleur moment pour nous rejoindre !
L'article est repris et complété à partir de l'édition actuelle d'Aurora (n° 60), bulletin de la Communist Workers' Organisation.
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