Contre l'austerité, préparons la greve de masse

Tract pour le 1er mai 2015 à Montréal

24h et puis quoi?

On est en train de bloquer l’économie, de perturber le portefeuille des capitalistes qui soutiennent Couillard et les mesures d’austérité. La police nous surveille ou nous a peut-être déjà tapé dessus, dépendamment à quelle heure vous lisez ces lignes. Aujourd’hui, la lutte entre les classes sociales est claire, d’un côté il y a des travailleurs et des travailleuses de différents secteurs, des prolétaires, attaquant économiquement les intérêts d’actionnaires, de patrons, de bourgeois. Ils seront réprimé-es par la police de l’État bourgeois et ceux et celles qui seront arrêtés seront condamnés par les tribunaux bourgeois et calomniés par les médias au service des plus grands bourgeois de la province.

Cependant, ce moment de clarté sera bien court. Dès demain, la paix sociale regagnera ses droits. Demain matin, les libéraux auront vu passer la tempête et ne reculerons pas d’un pas sur l’austérité. Le soleil de demain se lèvera sur notre appauvrissement continu, sur le « travailler plus pour gagner moins ».

Se résigner à cette défaite ne servirait à rien. L’espoir puéril que cette vague de compressions est la dernière n’est pas fondé. Le système capitaliste est en crise depuis le début des années soixante-dix au niveau mondial. Les coupures de Lévesque, Bourassa, le déficit zéro de Lucien Bouchard, toutes les coupures de l’ère Charest étaient sensées être les dernières et elles ont toutes été suivies par encore plus d’appauvrissement. La seule façon de battre les coupures, c’est de leur opposer un véritable mouvement qui s’installe dans la durée. Les journées de perturbation isolées dans le temps, que ce soit le ‘’grand dérangement’’ des employé-es municipaux de l’hiver passé, la journée d’aujourd’hui, ou des dizaines de journées isolées de ‘’grève générale’’ en Europe durant les dernières années, ça ne marche pas.

Si on veut faire reculer les bourgeois et leur État, il faut utiliser une arme d’assez gros calibre pour les ébranler sérieusement. Cette arme, c’est la grève de masse. Une grève générale de plusieurs secteurs durant le temps qu’il faut et dirigée par des assemblées massives. C’est simple, imaginons la grève générale étudiante de 2012 mais avec des travailleurs et travailleuses de dizaines d’industries et du secteur public.

Comment organiser cette grève? Ce n’est clairement pas nos syndicats qui le feront. Regarder comment les Centrales se sont montrées hésitantes devant une ou deux journées d’actions, croire qu’on pourrait les forcer à organiser un conflit illégal sur plusieurs semaines, autant espérer que des licornes viennent sauver les services publics à coup de poussières d’étoile et de rayons d’arc-en-ciel. Faut se regrouper, par delà les secteurs, entre militants et militantes qui veulent se battre. Former des comités sur nos lieux de travail et préparer la grève sans les syndicats là où c’est possible, leur forcer la main là où on le peut. Il faut que ces comités s’unissent et se donnent un organe pour centraliser leurs efforts pour préparer cette grève. Ça ne sera pas facile, loin de là, mais c’est la seule option valable si on veut riposter à la hauteur de l’attaque.

Si cette grève arrive, faudra aussi se poser d’autres questions. Pourquoi se battre seulement contre les coupures, pourquoi ne pas demander plus? Pourquoi se battre pour des hausses de salaires qui seront grugées par l’inflation? Pour des services publics que le prochain gouvernement va essayer de couper? Et si cette grève pouvait être le départ d’une reprise en main de ce monde par nous? Les travailleurs et les travailleuses? Si on prenait le pouvoir? On pourrait essayer. Pendant 24h, ou plus….

Le Groupe internationaliste ouvrier
section nord-américaine de la Tendance communiste internationaliste
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Friday, May 1, 2015