Lac-Mégantic et Soma, injures et blessures.

La tragédie de Lac-Mégantic, une petite municipalité ravagée, est bien connue au Québec mais aussi à travers le monde : 47 personnes innocentes y ont été incinérées par l'explosion d'un train rempli de pétrole. La suite est presque pire. On a eu droit à une ''mobilisation'' nationale pathétique, où la compagnie Montréal Maine & Atlantic (MMA) s'en sort indemne, où aucune réelle modification des règles de sécurité ferroviaire ne sera mise en place et qui ne servira qu'à quelques chroniqueurs de droite décérébrés de vanter les mérites du pétrole... transporté par pipeline ! Rajoutons à cela l’obscénité ultime qui a vu trois travailleurs être accusés à la place de la compagnie MMA et être arrêtés comme s’ils étaient des parrains de la mafia ! Cela nous démontre une fois de plus que la justice de l’État capitaliste ne fait que protéger les riches et mettre les prolétaires en prison.

À Soma, en Turquie, les prémisses de l'accident sont semblables : pour quelques dollars de plus, une entreprise capitaliste réduit les normes de sécurité et inévitablement la catastrophe survient. Un accident de travail fait 301 morts dans une mine de charbon. Un carnage dont la plus jeune victime, poussée à descendre dans les mines suite aux compressions dans l'éducation, est un jeune adolescent de 15 ans.

La réaction du prolétariat turc sera cependant moins pathétique. Les grèves éclatent aux quatre coins du pays, les manifestations virent à l'émeute. Les protestataires veulent voir les responsables (les patrons de la compagnie minière) jugés, exigent une amélioration des conditions de sécurité dans les mines et revendiquent une meilleure indemnisation des familles des travailleurs. Ce sera une victoire arrachée par la lutte. Un peu de justice cédée par la classe dominante de peur de perdre le reste de sa peau.

Des catastrophes du capital

Les cas de Soma et de Lac-Mégantic ne sont pas fortuits. Selon l'Organisation internationale du travail, environ 6,300 travailleuses et travailleurs meurent d'accidents de travail par jour, 317 millions de ces accidents, dont la majorité sont graves, se produisent chaque année. Des milliers de personnes meurent de faim alors que nous produisons de quoi nourrir 12 milliards d'individus. Le besoin d'augmenter les profits et donc de faire croître indéfiniment une économie sur une planète aux ressources fragiles, engendre catastrophes écologiques sur désastres climatiques. La survie même de l'espèce humaine est en jeu.

Nous ne réglerons pas ces problèmes au cas par cas, mais en s'attaquant à la racine du problème, au mode de production capitaliste lui-même. Le problème des accidents de travail ne sera réglé que lorsque la loi de la valeur sera abolie. La crise écologique ne pourra être réglée que lorsque la production sera planifiée rationnellement, en évitant les gaspillages, et que lorsque la concurrence impérialiste entre les États cessera.

Pour cela, il nous faudra abolir les États-nations, l'argent et le travail salarié; supprimer la distinction entre le travail domestique et productif, entre le politique et l'économique. Il faudra organiser le contrôle démocratique de la production, la socialisation des moyens de production et de l'économie domestique. Mais cela ne sera possible que seulement lorsque nous aurons aboli l'État pour le remplacer par nos assemblées et renverser le patronat pour le remplacer par nos comités d'entreprise. Nous n’éviterons les apocalypses du capital que par la lutte pour le communisme.

Maximilien

Wednesday, July 23, 2014