Premier Mai 1999

Seule la lutte de classe ouvrière peut arrêter le cours à la guerre du capital

Ni les marches pacifistes ni les prières des prêtres n'ont jamais arrêté ou rendu moins sanglantes les guerres, ni à l'époque capitaliste-bourgeoise ni avant. Et les guerres n'ont jamais été combattues pour des raisons idéalistes ou religieuses. Les principes moraux, religieux ou politiques ont, par contre, toujours été utilisés par la propagande de la classe dominante pour faire combattre et subir les guerres aux classes dominées et opprim ées. C'est d'autant plus vrai aujourd.hui qu'une campagne médiatique aussi effrontée que menteuse veut convaincre que la “guerre du Kosovo” soit faite pour des raisons humanitaires et parce que Milosevic est un méchant.

Par contre, la partie qui se joue au Kosovo et maintenant dans tous les Balkans a son origine principale dans les gisements pétrolifères de la zone caucasienne et de la Caspienne et dans les équilibres geo-stratégiques entre l'Europe, les Usa et la Russie.

On s'y bat en substance pour les intérêts d'opposés besoins impérialistes, indépendamment des dimensions et puissances des différents acteurs.

Grands et petits patrons se disputent les sources de la rente foncière et les sphères de contrôle économique en massacrant et en faisant massacrer les travailleurs des états respectifs, en uniforme ou non. Ils peuvent le faire parce que les travailleurs le supportent et se taisent encore. Ils ont supporté licenciements de masse, precarisation du travail et coupes des salaires et des services en Europe et Usa; blocage des salaires avec des inflations à trois chiffres et encore des licenciements en masse, la précarisation et coupes des services en Yougoslavie comme en Russie - et maintenant ils sont appelés à se ranger sur les fronts d'une guerre impérialiste.

Dans cette guerre, encore locale, la bourgeoisie internationale fera des pas en avant dans la définition des nouvelles dispositions qui s.affronteront dans la prochaine guerre mondiale.

À la classe ouvrière internationale se présente une seule alternative: ou se plier au cours gravé par la bourgeoisie, par les patrons, vers la guerre ou relever la tête et, pays par pays, revenir se faire entendre dans la défense intransigeante et exclusive de ses propres intérêts de classe.

Et maintenant que la classe ouvrière - et avec elle tout le monde du travail salarié: travaillant, au chômage, avec un travail précaire - tourne à se défendre elle-même des attaques déjà subies et de celles plus dures en cours, en refusant les sacrifices pour la guerre, en refusant tout licenciement et en bloquant toutes les heures supplémentaires en revendiquant par contre des engagements.

Elle pourra le faire seulement en se libérant des entraves du syndicalisme - de tout genre: de l'officiel à celui soi-disant de base, toujours respectueux des règles anti-grèves imposées par gouvernement et patrons - en les réorganisant du bas, avec ses propres assemblées d.usine ou de territoire à travers lesquelles elle pourra de nouveau s'exprimer librement.

C'est un chemin difficile, dans les conditions actuelles de désagrégation et de désarroi. *Mais c'est la seule qui puisse représenter la classe ouvrière sur la scène historique et mettre ainsi une hypothèque sérieuse à

la dynamique capitaliste vers la guerre.*

Chaque effort des vraies avant-gardes de classe doit, alors, être pour inciter et guider la classe sur cette voie.

En-dehors du lâche pacifisme, contre chaque invitation, plus ou moins masquée, à se ranger sur les fronts impérialistes, pour la reprise de la lutte de classe internationaliste et internationale.

Les internationalistes, depuis toujours rangés avec les intérêts historiques de la classe, contre le réformisme conservateur et belliciste appelle les avantgardes au difficile devoir de reconstruction du parti de classe, instrument indispensable à la ré-ouverture du procèssus révolutionnaire.

Nous avons un cours à la barbarie à arrêter. Nous avons un monde nouveau à conquérir, libre de l'esclavage du travail salarié, du besoin et des guerres pour les intérêts de tel ou tel groupe d.exploiteurs.

Camarades

Il n'est plus temps pour jouer avec la démocratie bourgeoise.

C'est le temps de la guerre ou de la révolution.

Préparons les conditions politiques de la révolution!

BIPR, 10.05.1999

Voila la bourgeoisie repartie en campagne électorale pour une nouvelle conquête de sièges parlementaires bien intéressants à plus d'un titre. Le mécanisme démocratique va pouvoir, encore une fois, sévir et donner aux ouvriers l'illusion que leur voix individuelle compte autant que celle d'un bourgeois, que celle d'un capitaliste. Ces élections sont présentées comme d'autant plus importantes que l'Europe - en fait la communauté européenne - est elle-même présentée comme un fait établi, comme une fatalité déjà en marche.