L'écosocialisme : « rouge à l'intérieur, vert à l'extérieur », mais 100% bourgeois !

Qu'est ce que l'écosocialisme ?

L'écosocialisme est un courant de pensée apparu dans la deuxième moitié du 20ème siècle – dans le sillage des mouvements contestataires des années 1970 – dont l'objectif est de combiner l'existence d'un mode de production socialiste avec la préservation de l'environnement, considérant que le capitalisme, de par son objectif de rentabilité et d'accumulation à court terme, en est incapable. Ce courant idéologique, inspiré par l'écologie politique et les idées de la New Left, a façonné les visions programmatiques de bon nombre d'organisations de la gauche anti-stalinienne au niveau international, qui dénonçaient toutes le « socialisme réel » parce qu'il conservait fondamentalement les mêmes ambitions productivistes et une même vision du développement – basée uniquement sur la croissance de la production matérielle – que les États capitalistes. C'est notamment le cas des organisations trotskistes, dont il est mention dans cet article, et de la Quatrième Internationale, fondée en 1938 par Léon Trotski, qui se sont emparées de ce thème au début de ce siècle pour défendre leur propre vision d'un « socialisme vert », destiné à faire face aux crises environnementales et au réchauffement climatique en même temps qu'au système socio-économique responsable de ces crises (1).

L'idée, notamment théorisée par Michael Löwy (membre du NPA et un des principaux théoriciens de l'écosocialisme, en tant que co-auteur du Manifeste international de l’écosocialisme), est qu'en planifiant la production selon les besoins et non selon les logiques prédatrices des capitalistes fondées avant tout sur la recherche du profit, le consumérisme et le productivisme disparaîtraient pour laisser place à une nouvelle organisation démocratique de la société, soutenable tant au niveau social qu'environnemental (2). À première vue, cette perspective peut paraître intéressante, et peut vaguement ressembler aux idées de la gauche communiste italienne développées par Amadeo Bordiga, en particulier dans Espace contre ciment (1953) et Le programme immédiat de la révolution (1953). Dans ces articles, avant-gardistes (3) à bien des égards, il analyse la destruction de l'environnement causée par l'urbanisation capitaliste anarchique, et défend un « plan de sous-production » et la division immédiate par deux du temps de travail (4).

À ceci près que notre méthode d'analyse critique ne consiste pas à prendre pour acquis les déclarations des uns et des autres se prétendant socialistes, mais plutôt d'étudier les idées et actes en lien avec notre conception marxiste et révolutionnaire. Il s'agit donc dans le présent article d'examiner plus en détail cette conception politique, afin de montrer en quoi elle se révèle incapable de réellement transformer le mode de production dans une perspective communiste et écologiquement soutenable.

Selon Michael Löwy et Corinne Morel Darleux (secrétaire nationale du Parti de gauche, parti qui se revendique également de l'éco-socialisme), « Seule une prise en charge collective démocratique permettra de mettre l’économie au service des besoins, réduire le temps de travail, supprimer les productions inutiles et nuisibles, remplacer les énergies fossiles par la sobriété, l’efficacité énergétique et les renouvelables. Ce qui implique des incursions profondes dans la propriété capitaliste, une extension radicale du secteur public (!) et de la gratuité, bref une planification écologique cohérente » (5). L'écosocialisme se résume donc à un changement de paradigme politique et économique utopique, grâce auquel la population pourrait réorienter par elle-même – sans se confronter à l’État existant de la bourgeoisie – l'économie vers davantage de « sobriété » et de temps libre, pour ne plus sur-produire et sur-consommer mais répondre à ses besoins essentiels. Leur solution serait de remettre en cause la « propriété capitaliste », par la planification étatique et le renforcement des services publics. Pour eux, des initiatives au niveau mondial vont dans ce sens : non celles de la gauche « sociale-libérale », mais davantage les ambitions écologistes de la gauche latino-américaine, citant notamment l'exemple équatorien du Parc Yasuni ITT (ne pas exploiter le gisement pétrolier qui se situe sous-terre, au sein du Parc national Yasuni, reconnu comme « réserve de biosphère »). Quelle utopie !

Drôle « d'éco-socialisme » qui repose sur la propriété privée de la majeure partie de l'économie (6), et qui considère, par exemple, que « l'or noir », à savoir le pétrole, doit être utilisé massivement pour sortir du sous-développement chronique et de la pauvreté (ce projet sera d'ailleurs abandonné dès 2016 par le gouvernement de... Rafael Correa !) (7). Parler de « révolution écosocialiste » et de « radicalité » ne peut dissimuler l'absence claire de perspectives révolutionnaires : quelle révolution lorsqu'on ne pose la question de la prise du pouvoir que par les élections et, au mieux, des manifestations-promenades, dans le seul but manifeste d'étendre la propriété publique capitaliste (et donc l'exploitation) ? (8) Quelle révolution lorsqu'on considère que la gauche latino-américaine, notoirement extractiviste, est un exemple édifiant d'éco-socialisme ? Les tenants de cette idéologie se ridiculisent à la seconde où ils proposent des exemples concrets d'application de leur doctrine pseudo-révolutionnaire !

Et les trotskistes ?

Cela n'a pas empêché les diverses organisations trotskistes de chercher à élaborer une doctrine cohérente de l'éco-socialisme, développée notamment dans la résolution à ce sujet par la Quatrième Internationale (9). Si cette résolution évoque bien le principal coupable du réchauffement climatique planétaire, qui nous rapproche dangereusement de la barbarie avec possiblement 3 degrés au-dessus de l'ère pré-industrielle, à savoir le capitalisme et le « socialisme réel » (c'est-à-dire le capitalisme d'État), leur vision pêche par un manque de radicalité certain (10). Ainsi, cette résolution considère que, même si elle promeut le capitalisme vert, « la décision prise à la COP21 de fixer le seuil de dangerosité du réchauffement à 1,5 °C est un succès et un point d'appui pour le mouvement », alors que ce seuil sera probablement dépassé dans la décennie. Pour respecter cette décision, la Quatrième internationale défend « la socialisation du secteur énergétique » ; « la socialisation du secteur du crédit » [un crédit vert ?] ; « l'abolition de la propriété privée des ressources naturelles » ; « la destruction de tous les stocks d'armes, la suppression des productions inutiles (armement entre autres), ou nuisibles (pétrochimie, nucléaire), la production de valeurs d'usage démocratiquement déterminées au lieu de valeurs d'échange » ; « la gestion commune et démocratique des ressources en fonction des besoins humains réels, dans le respect du bon fonctionnement et des capacités de renouvellement des écosystèmes » ; « l'abolition de toutes les formes d'inégalité et de discrimination basées sur le genre, la race, l'ethnie, la religion, ou la préférence sexuelle » ; « l'émancipation de toutes et tous les opprimés, en particulier l'émancipation des femmes et des personnes de couleur » ; « l'abolition du temps contraint, du travail producteur de marchandises en tant que catégorie aliénante, distincte de la libre activité humaine et destructrice de temps libre » et enfin « une politique socio-économique de long terme visant à rééquilibrer les populations urbaines et rurales et à dépasser l'opposition entre villes et campagnes ».

Ce programme étant non-applicable immédiatement, la Quatrième Internationale propose des « mesures de transition », destinées à faire pression sur les gouvernements en même temps qu'à « radicaliser » les mouvements de protestation. Ces demandes, purement illusoires, révèlent, derrière les objectifs « radicaux » en parole, une vision clairement réformiste de l'action politique : il est en effet ridicule de demander le « désinvestissement » des énergies fossiles ou « l'arrêt de l'exploitation » de ces énergies alors même qu'elles sont la base du système capitaliste mondial, et que ce ne sont pas des « grèves pour le climat » – sans aucun impact économique – et tutti quanti qui humaniseront les décideurs politiques et économiques (11). De même, demander « l'abolition des traités de libre-échange » est là encore fantaisiste, car ces derniers sont depuis longtemps l'armature de la mondialisation néolibérale, et leur retrait par des gouvernements dits « progressistes » ne pourrait conduire qu'au retour du protectionnisme. S'il est évidemment nécessaire de prendre en compte les mouvements de lutte spontanés qui émergent sur des enjeux aussi divers que les « projets extractivistes » et les « grands travaux inutiles » ; « les appropriations capitalistes des territoires, des océans et de leurs ressources » ; « les droits des femmes » et la « liberté d'installation et de mouvement des réfugiés » ou encore « les droits des peuples premiers à l'autodétermination », cela ne doit en aucun cas conduire à l'abandon de l'orientation politique classiste du mouvement ouvrier. Notre objectif doit être d'entraîner les prolétaires illusionnés et désabusés qui participent à ces mobilisations vers une autre direction : la prise de conscience de leurs intérêts propres dans l'affrontement décisif contre le capital. La lutte victorieuse ne peut se faire que sur un terrain de classe révolutionnaire pour renverser le capitalisme, et non sur un terrain interclassiste de soutien à quelque bourgeoisie « progressiste » que ce soit, comme le fait de manière constante la Quatrième Internationale, prêchant dans le désert que cette bourgeoisie de « gauche » pourrait, sous pression du « peuple », changer les choses (12). Nous avons déjà vu que cela ne peut être le cas.

A cela s'ajoutent des réformettes dignes de la social-démocratie, comme le fait de « garantir de bons systèmes de sécurité sociale », de « taxer les transports internationaux » et les « transactions financières », ou pire, de « respecter les engagements concernant le Fonds vert », géré aujourd'hui par la Banque Mondiale et que les trotskistes voudraient, comme par magie, exproprier au profit des communautés du Sud. En plus d'une réforme agraire et fiscale – qui est le programme des mouvements nationalistes démocratiques-bourgeois, et non le programme communiste – la Quatrième Internationale défend le « développement d'entreprises publiques et communautaires », sous « contrôle ouvrier et citoyen » (?), pour créer des emplois dans la transition écologique : on voit clairement que leur solution n'est en réalité qu'un capitalisme d'État vert, se bornant à défendre le « développement du secteur public » (13). Les « principes clés » qui doivent guider la « transition juste » révèlent bien leur vision d'un éco-socialisme qui ne diffère en rien des autres gauches du capital : « justice environnementale et sociale », « lutte contre les inégalités » (?), et éloge de la « démocratie » qu'Engels critiquait déjà en son temps, en 1843 (14).

La Quatrième Internationale ne peut finalement se résoudre, du fait de son illusion programmatique et activiste, qu'à soutenir des organisations de l'écologie politique (les Amis de la Terre ou Greenpeace) et les syndicats « de gauche » qui appuient la nationalisation de secteurs stratégiques (tel le crédit) et des initiatives comme « la campagne pour un million d'emplois verts en Grande-Bretagne » (soutenues par « la plupart des grands syndicats et la TUC ») ou la « campagne pour une transition juste » (soutenue par la CSI). Au final, ce que montre cette Résolution, c'est que si les organisations trotskistes défendent un programme réformiste apparemment « radical » – tout en utilisant une phraséologie révolutionnaire – pour mystifier les travailleurs, cela ne peut en aucun cas déboucher sur une transformation radicale des rapports sociaux, mais uniquement conduire ces organisations à servir de force d'appoint à la gauche de gouvernement « verte » : telle est l'histoire du trotskisme depuis maintenant près d'un siècle.

Et les « humanistes » ?

L'éco-socialisme n'est néanmoins pas uniquement lié au mouvement trotskiste international : d'autres partis de gauche s'en revendiquent également. En France, c'est le cas notamment de la France Insoumise. Aux États-Unis, des Démocrates Socialistes d'Amérique (DSA) avec leur fameux « Green New Deal », en référence au New Deal du bourgeois « progressiste » Roosevelt dans les années 30. Notre ambition n'est pas d'évoquer toutes les variantes bourgeoises de l'éco-socialisme : il est clair que ces projets politiques ne remettent en cause ni la prédominance de la propriété privée, ni le salariat, ni le mercantilisme, ni la domination d'une classe sur une autre. Ils proposent au contraire une réforme du capitalisme, un « capitalisme vert » purement chimérique, destiné à corriger les excès productivistes du système capitaliste, avec un peu d'investissements verts par ci, un peu de « planification écologique » et de nationalisations par là, sans rien toucher aux fondements même du système : les logiques d'accumulation, de profits, de rentabilité, d'échange, laissées largement intactes (15).

Comment nos étatistes verts redorent le blason du capital et le greenwashing ?

En réalité, nous le voyons, les solutions des différents courants de l'écologie politique ne consistent qu'à verdir le capitalisme pour mieux le préserver, et cela dans les seuls intérêts des capitalistes « verts », qu'on voit tous les jours défendre de nouvelles industries « vertes ». Ils cherchent à nous faire croire à la possibilité d'une industrie automobile verte qui ne détruirait pas le planète. Or, il est un fait avéré que les batteries électriques sont très dangereuses pour l'environnement, car il faudra les stocker et les enfouir dans des lieux spéciaux pour éviter que les terres rares et éléments chimiques qu'elles contiennent ne contaminent l'humanité (16). Et les éoliennes – tant défendues comme unique solution face à la crise climatique par nos étatistes verts – qu'il faudra détruire dans 25 ans dont ne saura que faire de leurs cadavres ? Elles contiennent aussi pour certaines des matières rares dangereuses. Il en va de même pour toute l'industrie électronique et informatique qui devait sauver l'économie mais demandant une telle quantité d'électricité, qu'il vaut mieux pour les bourgeois de ne pas en parler. Nous arrêtons là la litanie qui dépasse le propos de cet article. Toute la réorganisation de la production ne sert qu'à sauver le capitalisme en crise dans un nouveau cycle économique sous la perfusion des aides financières des États. Tous les États masquent le sauvetage de l’économie en invoquant sa relocalisation dans les métropoles capitalistes pour mieux cacher le caractère parasitaire de ce système à bout de souffle.

Les révolutionnaires face à la multiplication des enjeux imminents... Que faire ?

Face à ces mystifications bourgeoises, notre classe doit se doter d’un programme communiste révolutionnaire alternatif sur des bases radicalement nouvelles, fondées avant tout sur la méthode scientifique marxiste. Il est clair pour beaucoup à présent que le capitalisme nous mène tout droit à la barbarie, au niveau social, économique, sanitaire et maintenant environnemental (montée des eaux, pandémies liées aux activités de l'homme et l'urbanisation, canicules, ouragans, inondations, destruction de la biodiversité etc). La solution ne peut résider dans une réforme a minima et gentillette du capitalisme, même paraissant « radicale », qui ne remette en cause les logiques fondamentales du mode de production capitaliste. L'unique solution face à la barbarie ne peut être que le communisme, c'est-à-dire la mise en œuvre d'un acte très conscient et inédit du prolétariat pour l'abolition de la propriété privée et de l'exploitation de l'homme et de la nature (17). Il nous faudra pour cela nous débarrasser une fois pour toutes des lois inhérentes au capital, imposant à la planète le productivisme, le technicisme et le consumérisme aliénant. Cela devra passer par une planification collective en fonction des ressources disponibles et des besoins de l'Humanité, pour aboutir, au bout du compte, à une République internationale des conseils, avec la nécessaire abolition du travail capitaliste auquel les prolétaires sont aujourd'hui enchaînés (L'Idéologie allemande, 1845-1846, p. 28), et la fin immédiate de toute exploitation des ressources épuisables de la terre, notamment les énergies fossiles polluantes. Dans cette perspective, le prolétariat doit prendre en main une réflexion consciente menant à la fin des activités destructrices du capital sur la nature et les espèces animales au travers d'une réorientation résolue, originale et radicale de l'ensemble des sphères de l'économie. Cela ne peut passer que par la remise en cause frontale de toute l'orientation suivie depuis la Révolution néolithique par les sociétés basées sur l'exploitation du vivant (18), et ce jusqu'aux intérêts du capital, qui a un besoin vital de conquête de toutes les ressources pour servir son accumulation, et donc par la voie révolutionnaire à l'échelle mondiale, qui est devenue aujourd'hui la seule possibilité face à un capitalisme de plus en plus meurtrier et dangereux pour la survie même de l'humanité.

Xav 16/8/23

Notes

Image : alencontre.org

(1) Il s'agit là du concept de capitalocène, théorisé par le trotskiste Andreas Malm pour désigner la responsabilité évidente du système capitaliste dans l'effondrement de la biodiversité et la hausse continue des émissions de gaz à effet de serre depuis la Révolution industrielle.

(2) reporterre.net

(3) Avant-gardiste au sens d'une remise en avant du véritable marxisme : c'est à dire une réflexion profonde sur l'homme dans la nature.

(4) Le premier article cité est disponible à cette adresse sur marxists.org : marxists.org

Bordiga évoque également ces enjeux dans Espèce humaine et croûte terrestre (1952) : sinistra.net.

(5) reporterre.net

(6) semana.com

(7) courrierinternational.com

(8) Le NPA soutient notamment, de manière « critique », la coalition de « gauche » NUPES. Michael Löwy, par ailleurs, a historiquement soutenu le Parti des travailleurs au Brésil. Sur la question de la différence entre propriété publique et propriété commune ou collective, le texte de Pannekoek est éclairant : marxists.org

(9) inprecor.fr

(10) Radical dans le sens de prendre les choses à la racine du mal. Et donc changer totalement de paradigme : faire une critique de toute l’évolution de l'Humanité depuis la fin des sociétés primitives vers l’appropriation des biens.

(11) Et pourtant, le NPA se félicite de ces vaines incantations au « changement » : nouveaupartianticapitaliste.org.

(12) Nous renvoyons à la Motion Cochabamba, adoptée lors du 16e congrès mondial de la IVe Internationale en 2010, qui « Se félicite de l'initiative prise par le président bolivien, Evo Morales, de convoquer un sommet des peuples sur le climat et les droits de la Terre Mère afin de faire entendre la voix des peuples indigènes et d'élaborer une riposte commune à la politique impérialiste de partage du monde et de l'atmosphère entre grandes puissances. Appelle toutes les forces politiques et sociales en lutte contre l'exploitation et l'oppression à soutenir la réunion de Cochabamba et à y participer dans la mesure du possible ». inprecor.fr

(13) Pour une critique plus générale du trotskisme et des « mesures de transition » en particulier, nous renvoyons à la brochure de la CWO (Trotsky, Trotskyism, Trotskyists) disponible à l'adresse suivante : leftcom.org

(14) «Progrès de la réforme sociale sur le continent», The New Moral World, 1843

(15) A ce sujet, nous conseillons nos deux articles suivants : leftcom.org et leftcom.org

(16) greenly.earth

(17) En ce sens, les différentes découvertes scientifiques sur le « communisme primitif » sont d'une importance cruciale pour comprendre comment les sociétés vivaient historiquement en harmonie avec la Nature – bien qu'il soit nécessaire dans le même temps de « dépasser » cette vision datée du communisme (Aufhebung). « Longtemps méprisés, persécutés ou ignorés, les peuples premiers considérés par certains comme les gardiens de la nature commencent à être écoutés. Ashaninka, Popora, Tolinou, Maori, Sami, Touareg, Kanak, Massaï, ou aborigènes démontrent à travers leur mode de vie qu'un autre rapport à la nature est possible. » (RFI) : rfi.fr. Selon Fiore Longo, « Beaucoup de peuples autochtones d'Amazonie, par exemple, régulent leur pratique de la chasse et de la pêche et se soignent avec les plantes […] Leur manière de vivre n'est pas fondée sur l'accumulation mais plutôt sur la réciprocité. Pour eux, quand on prend quelque chose à la nature, on doit le lui rendre. Cette façon de penser permet de préserver les ressources naturelles pour les générations futures .» : france24.com. L'ONU évoque également le fait que « Depuis la nuit des temps, les Mbuti vivent en harmonie avec cette exceptionnelle biodiversité. Leur survie repose sur un écosystème en bonne santé, et leur système alimentaire et leurs moyens de subsistance y contribuent .» : news.un.org

(18) Cette rupture radicale dans notre rapport au vivant s'inscrit clairement dans l'apparition des sociétés de classe basées sur l'exploitation : « Notre espèce modifie donc son environnement depuis au moins 10 000 ans. Elle s'est définitivement affranchie de la nature pour inventer un monde technique dont elle est devenue totalement dépendante. En faisant le pari de l'artificiel, Homo sapiens a créé un milieu qui balance entre avancées bénéfiques et menaces biologiques incessantes. Comme si cet homme émancipé devait constamment payer la facture de la révolution néolithique » ; Jean Guilaine, in « La seconde naissance de l'homme : le néolithique », Éditions Le club ou Odile Jacob 2015, page 54. Également évoqué ici : scienceshumaines.com

Monday, October 23, 2023