Premier Mai de guerre

Prolétaires, camarades

Depuis longtemps maintenant, les procès de valorisation du capital sont en crise, au point que la plus grande puissance mondiale (les USA) survit uniquement en drainant la plus-value du reste du monde sous la forme d’une rente parasitaire et grâce à la possibilité de ne pas payer ses dettes en vertu ... de la toute-puissance de son dollar et de son appareil militaire.

C’est pour défendre la survie de sa suprématie, se garantissant par-là même des conditions stratégiques futures favorables, que l’administration des Etats-Unis a décidé puis conduit l’attaque et l’invasion de l’Irak.

L’ennemi n’était pas le régime dictatorial de Saddam Hussein (qui a toujours été défendu par les USA quand ça les arrangeait), mais les contrats que Saddam avait signé avec les Etats européens pour vendre du pétrole contre des Euros. C’était donc la menace de voir la domination absolue du dollar entamée sur les marchés mondiaux du pétrole et de toutes les matières premières.

Les Etats européens ne pouvaient pas, cette fois, s’aligner contre ... eux-mêmes. C’est ainsi que le processus qui amènera à l’opposition entre les USA et une zone encore mal définie mais à coup sur centrée sur l’Europe est commencé.

C’est un processus entièrement situé à l’intérieur des dynamiques impérialistes du capital moderne. C’est donc un processus de guerre qui, comme toutes les guerres du capital, est avant tout dirigé contre nous, les prolétaires. Combien, parmi nous, se sentent choqués d’être appelés prolétaires ? Trop, parce qu’il y a eu trop de dégâts créés par le stalinisme soviétique en premier lieu puis par ses héritiers démocratiques ensuite.

Mais prolétaires, nous sommes tous ceux qui sont employés (ou chômeurs, ou "collaborateurs" soit disant indépendants) et travaillons pour leur capital sans en profiter un minimum, percevant un salaire, une pension ou des allocations.

Pour ces raisons ce Premier Mai a une valeur particulière.

Prolétaires, camarades

Le Premier mai est né comme journée mondiale de lutte du prolétariat contre le capital, à la mémoire des évènements sanglants du 1° mai 1886 à Chicago, quand la police américaine, au cours d’une des nombreuses manifestations pour les 8 heures, tua six manifestants puis en condamna six autres au cours d’un procès truqué. A l’initiative de la bourgeoisie, soutenue par les forces contre-révolutionnaires des réformistes et des syndicats, cette journée a été transformée dans la quasi-totalité des pays en en fête inter-classiste qui renvoie plus aux origines païennes du Jour de Mai qu’aux grandes et douloureuses luttes du prolétariat.

Depuis 1886, les conditions de vie du prolétariat mondial ne se sont améliorées que dans les centres impérialistes où le prolétariat a été en mesure de se battre pour arracher quelques augmentations de salaire. Mais dans ces pays, la disproportion entre les richesses produites et le niveau de vie du prolétariat s’est accrue jusqu’à devenir démesurée. On est maintenant en mesure de produire, dans un temps considérablement inférieur, des richesses énormément supérieures, mais pour le prolétariat, les services essentiels sont toujours plus attaqués. En bref, on nous vole le salaire indirect. Ecole, santé, retraites, transports deviennent toujours plus des luxes, alors que les richesses disponibles, produites par le seul prolétariat, croient toujours plus. Et depuis une trentaine d’années, les salaires directs, les conditions de travail, ont recommencé à empirer fortement pour tout le monde sous les violentes attaques du patronat et des gouvernements, secondés par la complicité des syndicats.

Dans les pays de la périphérie capitaliste, le prolétariat et les masses pauvres sont carrément réduites à la faim et au désespoir. Au-delà, le capital avance, de guerre en guerre, vers le vrai conflit, entre blocs, et nous conduit ainsi à la catastrophe.

Toutes ces raisons sont suffisantes pour que le Premier Mai redevienne un 1o Mai de lutte du prolétariat international, un journée de lutte au cours de laquelle, encore isolées, les manifestations de résistance des prolétaires aux attaques du capital peuvent se rejoindre.

La reprise de l’initiative de lutte prolétarienne est possible et les internationalistes s’efforcent d’y contribuer.

Nous appelons les avant-gardes de tous les pays à s’unir avec les organisations adhérentes et sympathisantes du BIPR pour concrétiser et relancer des perspectives communistes renouvelées.

BIPR