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Accueil ›La question nationale et les pays peripheriques
Ce texte est bien évidemment, largement inspiré voir directement nourri par le Thèses du Bureau Internatioonal sur les "Taches des Communistes dans les Pays Péripheriques".
La “bourgeoisie nationale” de chaque pays peripherique est nationale de par l’etat civil de ses representants et de par le type particulier d’institutions politiques oppressives dont elle se dote face a “son” proletariat. Mais la bourgeoisie des pays peripheriques fait egalement partie, a part entiere, de la classe bourgeoise internationale qui domine l’ensemble du systeme d’exploitation parce qu’elle detient les moyens de production a l’echelle internationale. En tant que telle, chaque bourgeoisie nationale participe a la distribution de la plus-value soutiree au proletariat dans le monde entier, elle y assume les memes responsabilites et les memes fonctions historiques independamment de la part qui lui revient.
C’est à dessein que nous disons que la bourgeoisie “détient” les moyens de production, et non pas en est “propriétaire” car la notion juridique de propriété peut recouvrir des formes très différentes, et même paraître inexistante. Il est donc de toute première importance de noter que la propriété formelle étatique des moyens de production:
N’abolit en rien l’existence d’une classe qui s’approprie matériellement la plus-value obtenue.
Ne supprime pas les rapports d’exploitation capitalistes.
Ainsi dans de nombreux pays périphériques, les rares industries qui ne sont pas la propriété des multinationales sont juridiquement la propriété de l’Etat. Mais cela ne change rien au fait qu’il existe une classe de capitalistes, dont les comptes bancaires sont largement crédités (sous la forme d’intérêts) par la plus-value qui provient des industries. Et cette même classe de capitalistes participe également aux manœuvres du capital international par le biais de ses capitaux financiers.
De plus, dans de nombreux pays périphériques, les capitalistes qui détiennent des plantations et des domaines agricoles (où persistent souvent des rapports pré-capitalistes) reposant sur la monoculture d’exportation génératrice d’énormes profits, n’investissent pas leurs capitaux dans la production industrielle “nationale” mais préfèrent participer aux menées internationales du capital financier. Ils investissent ainsi dans les banques et les institutions financières internationales opérant dans le domaine de la production industrielle à haut rendement en plus value.
Une telle “bourgeoisie nationale” est autant intéressée à en finir avec le sous-développement et la tutelle de l’impérialisme que peut l’être la bourgeoisie américaine elle-même. Les conflits - bien réels- qui l’opposent, par exemple, à la bourgeoisie américaine, sont strictement d’ordre bourgeois dans la mesure où ils ne concernent que la proportion et les conditions auxquelles elle est admise à participer au partage international des profits et super-profits. Le désaccord entre la bourgeoisie d’un pays périphérique et la bourgeoisie métropolitaine a donc trait aux conditions dans lesquelles l’une et l’autre participent au partage de la plus-value et aux gratifications éventuelles que la première doit verser à la seconde pour s’asseoir à la table du festin. Les tensions et conflits éventuels n’ont - et n’auront jamais rien à voir avec l’essence des rapports d’exploitation entre capital et travail, rapports que l’une comme l’autre défendent devant la menace prolétarienne.
La position périphérique de ces pays signifie que leurs bourgeoisie respectives ont une position “périphérique” par rapport aux concentrations capitalistes métropolitaines. Cela se traduit par la subordination des unes aux autres et donc par des tentatives d’échapper à ce rapport de sujétion, de modifier ou d’inverser les rôles; mais sans toucher aux rapports d’exploitation.
Les fractions de “bourgeoisie nationale” qui, a cause de leur propre faiblesse economique, due aux facteurs les plus divers, ne sont pas encore directement integrees dans les circuits internationaux du capital, c’est a dire qui ne participent pas encore directement a l’exploitation collective du proletariat international, revendiquent souvent, precisement a cause de cela, leur admission a la table du festin. Il arrive que cette revendication se traduise par une opposition au rapport de domination que le capital des metropoles impose dans certains pays, au niveau economique mais aussi politique. Mais il ne saurait etre question de voir dans une telle opposition l’expression de l’antagonisme historique qui oppose proletariat et bourgeoisie; pas plus qu’elle ne doit servir a des alliances interclassistes dans la lutte que le proletariat mene contre le capital et ses centres imperialistes.
Dans une guerre entre deux camps, les frictions et les désaccords existant chez l’un peuvent être exploités par l’autre; ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il y ait une alliance, même temporaire, entre un front et une partie de l’autre. De la même façon, les dissensions internes à la domination de classe de la bourgeoisie dans le monde peuvent faciliter la lutte du prolétariat en entraînant un affaiblissement relatif de l’ennemi dans certaines circonstances historiques. Mais il faut un opportuniste contre-révolutionnaire pour penser que la tactique du prolétariat puisse consister à s’allier avec une partie de la bourgeoisie pour vaincre l’ensemble de celle-ci. De pareilles “tactiques” n’ont d’autre effet que de lier le prolétariat aux intérêts d’une fraction bourgeoise, dans le cadre d’une dynamique générale de conservation et de renforcement du mode de production capitaliste.
Ce qui est arrivé au Nicaragua et ce qui est en train de se passer au Chiapas au Mexique montre qu’une fraction de la bourgeoisie peut utiliser n’importe quel moyen pour canaliser la rage de masses pauvres et opprimées pour les organiser autour d’elle. Ces masses se retrouvent alors soumises à une nouvelle oppression, un groupe d’exploiteurs en ayant remplacer un autre.
La tactique du proletariat dans la phase imperialiste exclut absolument toute alliance, meme temporaire, avec une quelconque fraction de la bourgeoisie - aucune d’entre elles n’ayant ce caractere “progressiste” ou “anti-imperialiste” parfois invoque pour justifier des tactiques frontistes.
Ainsi les thèses du II Congrès de l’Internationale Communiste, tout en affirmant que:
la politique de l’Internationale Communiste doit prendre pour point de départ principal l’union des prolétaires et de toutes les masses travailleuses de chaque nation et pays dans une lutte révolutionnaire commune pour le renversement des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie.
Thèse N4
Lorsqu’elles traitent les rapports réciproques entre l’IC et le mouvement révolutionnaire dans les pays arriérés et dominés, ajoutent que:
pour le renversement du capitalisme étranger, qui constitue le premier pas vers la révolution dans les colonies, la coopération des éléments révolutionnaires nationalistes bourgeois est utile.
Thèse complémentaire N7 in “Thèses et Thèses complémentaires sur la question nationale et coloniale” du II Congrès de l’IC 28 Juillet 1920
Ainsi et comme le constatent tous les courants qui, d’une façon ou d’une autre, se réfèrent à la Troisième Internationale, les Thèses admettent clairement la nécessité de l’alliance ou de la collaboration du prolétariat avec les forces de la bourgeoisie nationale “révolutionnaire”. Ce fut Lénine qui, au cours du II Congrès, développa les idées directrices de ces thèses.
# L’idée de la distinction, de la division entre peuples oppresseurs et peuples opprimés inspire l’ensemble de nos thèses...
Rapport de la Commission aux questions nationale et coloniale
# La seconde idée directrice de nos thèses est la suivante: dans le cadre de la situation internationale présente, au lendemain de la guerre impérialiste, les rapports entre les peuples, l’ensemble du système mondial des Etats sont déterminés par la lutte d’un petit groupe de nations impérialistes contre le mouvement soviétique et contre les Etats soviétiques, à la tête desquels se trouve la Russie soviétique. Si nous perdions de vue cette donnée, il nous serait impossible de poser correctement la moindre question nationale ou coloniale...
# La question du mouvement démocratique bourgeois dans les pays arriérés. C’est précisément sur ce problème qu’il y a eu des désaccords. Est-il correct d’affirmer sur le plan théorique, sur le plan des principes, que l’Internationale et les partis communistes doivent apporter leur soutien au mouvement démocratique bourgeois dans les pays arriérés? C’est ce dont nous avons débattu. A la suite de cette discussion nous avons décidé à l’unanimité de ne pas parler de mouvement “démocratique bourgeois”, mais de “mouvement révolutionnaire national...”
La première “idée directrice obéit à des critères de propagande mais n’est pas acceptable comme ligne de principe. La division entre peuple oppressé et peuple oppresseur est fallacieuse. D’un côté, elle
affirme que les pays de la métropole appartiennent au camp des oppresseurs; de l’autre elle dit que la catégorie du camp des “oppressés” inclut à la fois la bourgeoisie et le prolétariat des pays de la périphérie.
La seconde “idée directrice” est l’idée centrale qui permet, dans la formulation qu’en donne Lénine, de saisir l’esprit général des Thèses. Ceci en dépit du fait, que les erreurs méthodologiques qui viennent d’être mentionnées montrent que le cœur du problème reste pour l’essentiel non résolu. En fait dans le même discours, Lénine clarifiait la perspective:
Si le prolétariat victorieux mène parmi ces peuples une propagande méthodique et si les gouvernements soviétiques leur viennent en aide par tous les moyens dont ils disposent, il est alors erroné de supposer que ces peuples devront inévitablement passer par la phase du développement capitaliste. Dans toutes les colonies et dans tous les pays arriérés, nous ne devons pas seulement créer des structures autonomes de combat, organisations du parti, nous ne devons pas seulement appeler à la formation de soviets paysans et nous efforcer de les adapter aux conditions précapitalistes, non, L’Internationale Communiste “doit également fixer et donner une assise théorique à la thèse suivant laquelle les pays arriérés, avec l’aide du prolétariat des pays avancés, peuvent parvenir au système soviétique et, à l’issue de phases de développement bien déterminées, atteindre le communisme en court-circuitant la phase capitaliste”.
L’Internationale, en fait, ne devait pas aller plus loin dans l’élaboration et la définition théorique de cette thèse, mais il ne fait pas de doute que l’esprit dans lequel travailla le Deuxième Congrès de l’Internationale était marqué par l’idée qu’il fallait tendre la main aux mouvements de libération nationale, politique à laquelle l’Etat ouvrier russe et l’Internationale devaient se consacrer (par un soutien économique et politique visant à les détacher du circuit impérialiste mondial) afin de les aider à mûrir pour le socialisme. Grâce à l’aide économique en provenance de l’Etat de la dictature du prolétariat (la Russie soviétique, à laquelle seraient éventuellement venus s’ajouter, entre-temps, d’autres pays où la révolution l’aurait emporté) et donc grâce au soutien matériel dans la lutte contre l’impérialisme, ces mouvements seraient devenu de réelles forces anti-impérialistes dans le cadre de la stratégie globale de la révolution mondiale.
Ce que dit Lénine est donc tout à fait juste; à savoir qu‘à défaut de comprendre que la Russie doit faire face à la coalition des Etats capitalistes, on ne peut “poser correctement aucune question nationale”.Les conclusions de ce congrès n’en sont pas pour autant moins erronées.
Il ne faut pas perdre de vue par ailleurs qu’au moment du II Congrès de L’IC existait une confiance totale dans l’imminence de la révolution prolétarienne, tout au moins en Europe. Et c’est précisément sur cette confiance, qui allait bientôt être amèrement déçue, que Lénine fondait sa tactique pour le moins “osée” d’une alliance temporaire avec la bourgeoisie nationale dans la lutte contre les états capitalistes européens; ces forces dont il attendait qu’elles appuient l’offensive frontale contre le capitalisme occidental seraient très vite devenues hostiles à toute avancée internationale vers le socialisme dans les pays arriérés, un socialisme “transgressant l’étape du capitalisme”.
Cette confiance dans l’imminence de la révolution européenne exprimée par Lénine, cette perspective tactique assurément audacieuse et tranchée expliquent de façon cohérente le point 3 des Thèses du II Congrès de l’IC. En fait, à ce II Congrès, la discussion engagée en cours de commission entre les thèses de Lénine et celles de l’indien Roy (qui insistait sur la distinction entre mouvement nationaliste démocratique bourgeois et la lutte des paysans sans terre contre toute forme d’exploitation) fut escamotée au moyen d’un artifice littéraire. L’expression “démocratique bourgeois”, utilisée initialement par Lénine pour désigner les mouvements de libération nationale, fut remplacée par celle de “révolutionnaire”. A l’issue de la discussion, c’est encore Lénine qui déclare “nous avons décidé de ne pas parler de mouvement démocratique bourgeoismais de mouvement révolutionnaire national”. Dans le même discours, Lénine reconnaît implicitement qu’il n’est peut-être pas correct “que sur le plan des principes, on parle d’appui de l’Internationale et des partis communistes au mouvement démocratique bourgeois”. Mais tout le monde reconnaissait qu’il fallait rapidement trouver un moyen de rattacher ces mouvements au processus révolutionnaire en cours dans les pays avancés et qui était encore, pensait-on , dans sa phase ascendante. Lénine, lui-même, demanda que l’Internationale approfondisse ce point sur le plan théorique au cours de travaux ultérieurs. Mais la révolution n’eut pas lieu. Et l’Union Soviétique développa sa politique nationaliste fondée sur le Capitalisme d’Etat, pliant à ses intérêts sa politique internationale et l’Internationale Communiste elle-même.
Le Troisième Congrès ignora pratiquement la question. Le IV, par contre, entreprit de consolider les points les plus aberrants des thèses ambigues du II Congrès, conduisant le prolétariat au massacre, systématisant le “léninisme” et faisant du soutien à tout mouvement national plus ou moins conforme aux intérêts russes un véritable principe. Ainsi, ce qui n’était au départ qu’une faiblesse théorique, un équivoque politique de perspective, devint une théorie destinée à soutenir une politique de conservation impérialiste. Le problème qui se posait alors demeura irrésolu sur le plan théorique: est-ce que la “bourgeoisie nationale”, à l’époque de l’impérialisme et dans les pays où le capitalisme est en quelque sorte “introduit du dehors”, peut jouer un rôle révolutionnaire qui puisse être intégré dans la stratégie révolutionnaire du prolétariat international? Sur le plan politique concret, à cette question il fut répondu par un “oui” opportuniste, au mépris de ce que les thèses de Lénine sur l’impérialisme pouvaient avoir de plus solide (cf “L’impérialisme stade suprême du capitalisme”).
Notre réponse est “non”. La bourgeoisie nationale des “pays arriérés” est rattachée par mille liens aux centres de l’impérialisme et à leurs manœuvres financières, industrielles et politiques dans le monde entier. Elle ne peut donc se développer que dans le cadre de la dynamique impérialiste, non contre elle. Les rivalités qui peuvent l’opposer à tel ou tel bloc, à tel ou tel pays impérialiste ne sont donc pas des antagonismes de classe, elles sont internes à la dynamique du capital et conformes à sa logique.
Les “révolutions nationales” sont donc vouées à s’achever sur le terrain des équilibres inter-impérialistes, et à travers la mise en place d’états et de gouvernements capitalistes liés à un bloc impérialiste ou à un autre...
Les forces communistes internationales considerent d’emblee comme leurs ennemies toutes les forces bourgeoises qui, au nom du progressisme, du developpement economique et politique democratique, prechent et cherchent a pratiquer l’alliance de classe entre proletariat et bourgeoisie, entrainant par la meme paix sociale et suspension de la lutte de classe du proletariat.
Elles proscriront donc toute forme d’alliance ou de front unique, meme temporaire, visant a atteindre de soi-disant phases intermediaires entre l’actuelle situation de domination capitaliste et la dictature du proletariat. au cas ou des mouvements viendraient a porter au pouvoir des gouvernements et des regimes dits de “democratie revolutionnaire” elles maintiendront avec fermete leur programme communiste et leur role antagonique revolutionnaire.
Il existe des forces qui, se référant au type de léninisme que nous venons d’examiner, soutiennent qu’il est nécessaire de prendre appui, en quelque sorte, sur les franges “révolutionnaires” de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie afin de mettre sur pied une forme d’Etat transitoire entre l’Etat démocratique bourgeois et la dictature du prolétariat. Pour justifier ces penchants parfaitement opportunistes elles avancent le prétexte que le prolétariat ne serait pas prêt, du point de vue de sa maturité subjective et des rapports de force existants, à assumer son rôle révolutionnaire autonome et à exercer sa dictature de classe. Mais:
- Une hypothétique impréparation du prolétariat à assumer son rôle historique ne justifie nullement l’alliance de son avant-garde politique avec des forces de la bourgeoisie, d’autant plus qu’une telle alliance non seulement ne favorise pas, mais au contraire entrave le mûrissement révolutionnaire du prolétariat.
- L’Etat qui viendrait à se constituer à la suite de bouleversements et d’insurrection n’étant pas un Etat de dictature prolétarienne, serait inévitablement un Etat bourgeois qui, en tant que tel, ne permettrait pas l’amélioration des conditions de vie du prolétariat, si ce n’est le strict minimum pour apaiser les tensions sociales internes, mais qui exigerait en contre-partie un relâchement de la lutte de classe, voire sa cessation, afin de ne pas perturber la production et la rentabilité des entreprises et de l’économie en général pour que le pays puisse conserver sa place sur le marché capitaliste mondial. Toutes les forces politiques engagées dans gestion et la direction d’un tel Etat porteraient la responsabilité de la politique mise en œuvre, une politique clairement dirigée contre la classe ouvrière nationale et internationale. Les forces de “gauche”, même les plus radicales, seraient précisément chargées de garantir la paix sociale au nom de prétendues “conquêtes” démocratiques que cet Etat serait censé incarner. En agissant de la sorte, ces forces se retrouveraient dans le camp de la contre-révolution.
- Dire du prolétariat qu’il n’est pas “prêt” à jouer son rôle autonome, signifie que toute alliance conclue avec des fractions “démocratiques” ou “révolutionnaire” de la bourgeoisie s’achève en soumission à la politique bourgeoise elle-même. En d’autres termes, il faut écarter toute hypothèse d’un conditionnement de l’intérieur de ce régime transitoire, par lequel les forces politiques prolétariennes pèseraient sur le rapport de forces. Une telle politique impliquerait l’engagement du prolétariat sur la voie opposée à l’accomplissement de ses tâches historiques révolutionnaires. Ou le prolétariat est fort et fait sa révolution, ou bien il est encore trop faible objectivement et subjectivement (n’ayant pas encore à sa tête son parti solidement implanté) et alors ses forces politiques doivent chercher à mieux l’armer à travers la lutte de classe contre les Etats bourgeois, quelque soit leur apparence.
- Les thèses qui prétendent que les forces politiques prolétariennes peuvent contribuer au mûrissement des conditions révolutionnaires de l’intérieur du système étatique bourgeois, tombent en plein dans la vision gradualiste, essentiellement réformiste de la II Internationale et du pire “national-communisme”.Quelles que soient les paroles et les phrases révolutionnaires dont elles se gargarisent, les forces qui soutiennent aujourd’hui de telles théories sont des forces opportunistes et se révèleront ouvertement contre-révolutionnaires au cœur des mouvements insurrectionnels et des situations politiques effervescentes qui se produiront dans les pays périphériques.
- Les forces communistes internationalistes ont pour objectif prioritaire de préparer politiquement et organisationnellement l’assaut prolétarien contre le capitalisme, aussi bien à l’échelle des pays où elles opèrent qu’à l’échelle mondiale, et donc dans le cadre d’une stratégie globale faisant du prolétariat international le véritable adversaire du capitalisme, le seul capable de renverser sa domination pour édifier la société socialiste. Elles doivent donc se garder de toute conception tactique définissant des étapes intermédiaires dans le processus révolutionnaire conduisant à la dictature du prolétariat dans un seul pays, abstraction faîte de toute référence au rapport de forces entre les classes à l’échelle internationale. Dans le cadre d’une situation internationale encore défavorable, la seule “phase intermédiaire” concevable (elle est et doit demeurer une donnée permanente) c’est la lutte de classe. Les situations plus favorables qui ne manqueront pas de se manifester dans le rapport de forces international entre les classes, lorsque le prolétariat se mobilisera massivement contre la bourgeoisie et ses appareils de domination impérialiste, imposeront aux forces politiques prolétariennes la tactique de l’offensive directe pour l’établissement de la dictature du prolétariat.
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